Inconnu au bataillon, le duo Anna Halberg et Spenser Cohen se lance dans la réalisation d’un film d’horreur autour de l’univers macabre du jeu de tarot. Une proposition séduisante et assez fraîche dans le paysage de l’épouvante, mais dont l’exécution faiblarde laisse malheureusement à désirer.

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L’une des règles implicites du tarot stipule qu’il ne faut en aucun cas utiliser un jeu qui ne nous appartient pas. C’est pourtant ce que va faire Haley (Harriet Slater) lors d’une soirée entre ami·e·s passée au sein d’une demeure vétuste. Ce qui semblait être un simple horoscope va vite se changer en leurs pires cauchemars: un esprit malfaisant est désormais déterminé à les pourchasser sans relâche, en prenant l’apparence des terrifiants personnages du jeu de cartes associés à chacun·e des participant·e·s.

Mauvais tirage pour Anna Halberg et Spenser Cohen. Mettre en scène un monstre unique à chaque séquence horrifique s’avère ludique et donne toujours envie de voir le suivant, encore faut-il savoir les exploiter. Si ces fantoches maléfiques arborent tous une silhouette plutôt travaillée et que la photographie – particulièrement réussie pour les éclairages aux tons chauds dans l’obscurité – invite à se laisser porter par l’atmosphère occulte, le film a en réalité déjà abattu tout son jeu.

Le plus regrettable dans Les Cartes du Mal, c’est que le duo aux commandes de ce slasher paresseux ne se laisse jamais le temps d’instaurer correctement une ambiance angoissante. Tout va trop vite: les démons jouent à qui fera le plus de jumpscares en un temps record avant de disparaître définitivement du long-métrage. Ce sont toujours des débuts de bonnes idées, immédiatement tuées dans l’œuf, au profit de quelques sursauts artificiels que la musique ne manquera pas de signaler lourdement. Il n’existe pas la carte du gâchis dans le jeu de tarot, mais peut-être aurait-elle été de circonstance ici, tant le résultat final se montre aussi frustrant que la promesse était alléchante.