L'Art d'être heureux Belgique, France 2024 – 111min.
Critique du film
Au petit bonheur la chance !
Le belge Stefan Liberski débarque cette semaine au cinéma avec sa toute nouvelle élucubration. Intitulée «L'Art d'être heureux», on y découvre un Benoît Poelvoorde saltimbanque, poétique, excentrique.
En mal de gloire, le peintre Jean-Yves Machond (Benoît Poelvoorde) décide un jour de tout quitter et d’acheter une étrange petite maison à flanc de falaise. Désormais reclus en Normandie pour se dédier corps et âmes à son chef-d'œuvre, il découvre une étonnante galerie de personnages, une mystérieuse galeriste, Cécille (Camille Cotin), et de sympathiques peintres paysagistes dont Bagnoule (Gustave Kerven). Et doucement, pareil à sa maison qui ne cesse de bouger, Machond dérive de son objectif premier, sa consécration ne l’intéresse plus autant que de retrouver la paix intérieure et sa fille.
Au hasard d’un voyage en bus, un passager se confie à Machond sur un étrange loup, planqué dans son thorax et qui demanderait à sortir. Un mal, lui dit-il, qu’il n’a pas souhaité se faire retirer à l’hôpital. Dans «L'Art d'être heureux», tout est à faire de métaphores murmurées çà et là, au fil des dialogues et d’une mise en scène enrobée de peinture. Benoît Poelvoorde y incarne un hurluberlu fantasque dont la rédemption passerait par la création d’un chef-d'œuvre.
Volubile, hautain, trop intello pour voir son propre mal-être, Machond ne mâche pas ses mots (vous pardonnerez le jeu de mot) et singe à peu-prêt tout, la société, la peinture, les dogmes artistiques. «L'Art d'être heureux» devient alors la fable de celui qui, à force de «refuser la dictature du beau et du sujet», en a peut-être oublier sa propre existence. Pétri de haine et de complaisance, Machond n’en est pas moins touchant, et Stefan Liberski signe une fable tout à fait singulière, trop étirée sans doute, mais qui profite des partitions de Benoît Poelvoorde, Camille Cotin, Gustave Kerven et François Damiens. Bref, un conte au doux parfum de térébenthine.
Votre note
Commentaires
C'est un film assez original avec un Benoit Poelvoorde tout à fait à l'aise dans le rôle d'un peintre anticonformiste. Ce n'est pas un chef d'oeuvre mais il mérite d'être vu. Un peu poétique, un peu drôle, un peu mélancolique, un peu loufoque, ce film n'est jamais ennuyeux. Camille Cottin excelle dans son rôle de femme libérée et mariée à un François Damiens toujours égal à lui-même. Au final, un bon film. (G-05.11.24)… Voir plus
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