Milchzähne 2024

Critique du film

Promenons-nous dans les bois

Critique du film: Eleo Billet

Milchzähne est le premier long de la réalisatrice Sophia Bösch. Ce film suisse-allemand imagine l’effondrement de la civilisation et comment l’arrivée d’une étrangère met en péril la survie d’une petite communauté, ravagée par la peur de l’autre. Malgré des thèmes toujours aussi actuels, le film ne parvient pas à trouver l’équilibre entre récit fantastique et drame poussif.

Quelque part dans le futur, Skalde (Mathilde Bundschuh) vit dans une communauté isolée. Même après des années, sa mère (Susanne Wolff) reste traitée comme une étrangère. Lorsque du bétail est volé, Skalde tente de retrouver le coupable pour satisfaire le chef (Ulrich Matthes). Mais quand elle recueille Meisis (Viola Hinz), une fillette trouvée dans les bois, contre l’avis du village, le chef la menace et la force à passer un marché.

Milchzähne adapte le roman d’anticipation éponyme primé d’Helene Bukowski. Il prend pour point de départ l’arrivée de Meisis, une enfant dans une communauté autharcique, qui sera rejetée de tous sauf par Skalde et sa mère. Venant des « champs de feu », la fillette sert de métaphore au rejet que subissent les migrantes fuyant la guerre, rejet né d’un narratif xénophobe bien ancré. Car Meisis serait un enfant-loup, soit un louveteau ayant pris une apparence humaine pour tromper les villageois. Seule façon de s’assurer qu’elle est une enfant : la perte de ses canines.

Moins émouvant que Le Peuple Loup (2020), sur le même sujet, Milchzähne est porté par les performances du trio d’actrices principales, qui méritent d’être saluées. Mais elles ne suffisent pas à maintenir l’intérêt pour ce film qui s’étire trop. Difficile aussi de s’attacher à ces personnages creux, car le film n’explore pas suffisamment les liens entre les membres de la communauté, ce qui nuit à l’émotionnel.

Dans les territoires densément boisés qui nous sont présentés, l’ennui nous guette même lorsque Sophia Bösch s’acharne à ramener de la tension en empruntant des chemins balisés. Sans doute par manque de budget, l’intrigue peine à se déployer et nous laisse avec un sentiment de vanité.

(NIFFF 2024)

16.07.2024

2.5

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