Nous, les Leroy France 2024 – 103min.
Critique du film
Une histoire familiale au réalisme touchant
Grand prix au dernier Festival de l’Alpe d’Huez, le premier film de Florent Bernard embarque le public avec les quatre membres d’une famille dans un road-trip de la dernière chance.
Après des années dans un couple qui ne fait plus rêver, Sandrine Leroy (Charlotte Gainsbourg, superbe, comme d’habitude) pense sérieusement à divorcer. Après avoir sondé ses enfants, qui ont bientôt l’âge de quitter la maison, elle annonce à son mari Christophe (José Garcia) qu’elle souhaite s’en aller. Pour retarder ce moment et tenter par tous les moyens de sauver leur mariage, ce dernier fait une proposition de tous les dangers.
Il organise un week-end surprise pour toute la famille sous forme de road-trip. Si au retour, Sandrine n’a pas changé d’avis, il la laissera partir… Tous les quatre embarquent alors dans un périple nostalgique et mouvementé sur les lieux qui ont compté dans la jeunesse du couple, allant du premier appartement où ils ont vécu au restaurant où a eu lieu la demande en mariage…
Les premières minutes de «Nous, les Leroy» évoquent immédiatement «Brandt rhapsodie», la chanson de Benjamin Biolay qu’il interprète en duo avec Jeanne Cherhal. Ou comment raconter efficacement, en moins de cinq minutes, un couple qui se construit, s'enflamme, se fatigue, s'effrite. Ce qui fonctionne particulièrement bien dans le premier long métrage de Florent Bernard (scénariste du film «Vermines», sorti en janvier, ainsi que des séries «La flamme» et «Le Flambeau» avec Jonathan Coen), Grand prix au Festival de l'Alpe d'Huez en janvier dernier, c’est que son histoire universelle est crédible du début à la fin, sans jamais exagérer ni forcer le rire.
Les personnages sont attachants et jamais caricaturés: la fille de Sandrine et Christophe souffre d’un manque d'attention, leur fils est focalisé sur sa relation avec sa copine… des préoccupations d’ados, en fin de compte. Au cœur de ce quatuor - en dehors de Sandrine -, on rencontre des êtres qui peinent à se parler, à communiquer, à exprimer ce qu'ils ressentent. Bien construit, sans temps mort, le scénario raconte ainsi les petites et les grandes choses de la vie, du quotidien, de l'amour et de la famille. Florent Bernard s’est mis un point d’honneur à les mettre en scène joliment, sans chichi, sans jugement ni idéalisme. L’ensemble fonctionne et parvient autant à tirer les larmes qu’à faire sourire.
(Alpe d'Huez 2024)
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Commentaires
“La famille voiture-bélier”
Après l’avoir appris à ses enfants Bastien et Loreleï, Sandrine annonce à Christophe son besoin de le quitter malgré vingt ans de vie commue. Pour préserver son mariage et la famille, celui-ci organise dans la nuit le week-end de la dernière chance.
Et voilà les quatre Leroy partis sur les routes de la France moche, celle des motels, zones commerciales et banlieues sans charme. Autant de lieux supposés rappeler des souvenirs romantiques à ce drôle de couple, dont la généalogie s’écrit en quelques messages laissés sur répondeur. Dans ce prologue bien pensé, l’insouciance des premiers émois fait progressivement place à la liste des courses usante et usée. Mais le road trip commence par une marche arrière ratée et se poursuit sur une même tendance. Là où la tribu passe, il y a casse. Lave-vaisselle, karaoké, bus et gueule de caricaturiste, rien ne leur échappe. Dans le genre boulet rouge, Christophe, interprété par José Garcia, est « champion du monde » ! Pas étonnant que l’émotive Sandrine bouillonne à l’intérieur, prenne le volant pour le mordre et finisse par renoncer à cet homme pénible, porteur d’une violence presque inquiétante. Témoins muets de ces scènes de ménage puériles, deux ados mal dans leur peau qui souhaiteraient juste que leurs vieux grandissent un peu.
Ce premier film aigre-doux tente de jongler entre instants graves et séquences comiques proches du sketch dans lesquelles surviennent les amis humoristes du réalisateur scénariste. Car c’est aussi son histoire qu’il tire de sa mémoire d’enfant du divorce, laissant Sardou, Lenorman ou Niagara chanter sa nostalgie. C’est parfois drôle, tendre, mais le plus souvent forcé, au point de vouloir faire monter quelques larmes avant la fin. L’on préfère celles de Charlotte Gainsbourg quand elle réalise que l’endroit le plus exotique dans lequel l’a emmenée son cher mari, c’était… le Futuroscope.
(6/10)… Voir plus
Dernière modification il y a 6 mois
Jolie comédie que j'ai bien apprécié. Ce film est décrit comme comique, mais il y a bien plus que ça et au final le rire n'est qu'épisodique. La famille, la séparation, comment le vive les enfants c'est là que le scénario remue et touche notre fort intérieur. Charlotte Gainsbourg et José Garcia transmettent très bien cette situation ainsi que les enfants ados. Un très bon casting à klaxonner hauteur du scénario. (F-11.04.24)… Voir plus
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