She Loved Blossoms More France, Grèce 2024 – 86min.

Critique du film

Une SF glauque et planante en provenance de Grèce

Critique du film: Kilian Junker

Une histoire de deuil à la croisée des genres, voilà la promesse de «She Loved Blossoms More» du réalisateur grec Yannis Veslemes.

Une histoire de deuil à la croisée des genres, voilà la promesse de «She Loved Blossoms More» du réalisateur grec Yannis Veslemes.

Trois frères vivant dans une ancienne bâtisse développent une mystérieuse machine à voyager dans le temps, qu’ils testent sur différents animaux. Si les résultats sont d’abord plus que mitigés, ils ne désespèrent pas de ramener à la vie leur mère décédée depuis longtemps. Lorsque leur père (Dominique Pinon) se mêle à l’histoire, leurs tests vont rapidement dégénérer.

Premier cobaye de ce trio de scientifiques en herbe défoncés aux drogues les plus étranges, un porcelet est envoyé dans cette étrange machine à voyager dans le temps pour en revenir réduit en charpies. L’image rappelle les visuels bien connus de «Delicatessen», mais pourri par des miasmes Cronenbergiens qui tordraient encore un peu plus l’imagination déjà bien retorse de Jean-Pierre Jeunet. Une référence assumée de Yannis Veslemes, qui revendique d’ailleurs un autre film de Jeunet, «La Cité des Enfants perdus», comme une inspiration évidente et emploie dans son film un acteur mythique de ce cinéma-là: Dominique Pinon.

Pourtant, cette SF atmosphérique, baignée dans une musique d’ambiance composée par le réalisateur lui-même, se joue des attentes des spectateurs. L’envoyant tantôt dans une esthétique proche du Giallo, tantôt vers un cinéma plus verbeux et artificiel à la Bertrand Mandico, il déploie son huis clos perdu dans ce manoir brumeux en zigzaguant entre drogues, sexe et multiplications de créatures étranges. Si sa seconde moitié s’enlise parfois dans des longueurs malvenues, «She Loved Blossoms More» s’élève aisément dans les sommets de la compétition du NIFFF de cette année, notamment grâce à son ambiance crépusculaire et à son intrigue qu’on croirait empruntée à un livre de William Burroughs. Un beau coup de cœur!

(NIFFF 2024)

16.07.2024

4.5

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