Super Papa France 2024 – 98min.
Critique du film
Un petit mensonge pour de grands rêves
Pour son premier long-métrage, l’artiste Léa Lando imagine Ahmed Sylla en humoriste rêvant de gloire, qui obtient la garde de son fils après la mort de son ex. La tendresse de cette comédie familiale ne suffit néanmoins pas à la distinguer des dizaines de productions du même genre qui sortent chaque année.
Tom (Ahmed Sylla) squatte chez son agent (Julien Pestel) et sa compagne (Louise Coldefy) en attendant que sa carrière d’humoriste redécolle. La mort de la mère de son fils de 8 ans, Gaby (Ismaël Bangoura), le force à prendre ses responsabilités de père. Dépassé, Tom invente l’histoire d’un livre magique qui exauce les vœux pour gagner la complicité de son fils, et ainsi évité que ce dernier soit envoyé vivre chez sa grand-mère (Zabou Breitman).
Archétype du père démissionnaire, trop jeune pour ce rôle selon lui, Tom est rattrapé par ses responsabilités lorsqu’il doit assumer son rôle auprès de son fils Gabriel et l’aider à surmonter le deuil de sa mère. De celle-ci, on ne saura rien, ni d’ailleurs sur sa relation avec Tom, alors même que cela aurait pu servir de formidable arc narratif, bien plus que celui du père qui, jusque-là «papa cool» qu’une fois par mois, doit enfin apprendre à s’occuper de son fils à plein temps. Seulement, Super papa choisit la voie de la comédie légère, sans grande ambition de mise en scène, de scénario ou de critique plus franche de la place de l’homme dans la famille.
Dans sa réalité alternative où le rôle d’un père n’est pas d’aider pour les devoir ou de laver les vêtements, mais d’inventer une mission d’espionnage pour son fils, Super papa arrange les péripéties avec trop de facilité pour être crédible. Heureusement, le personnage d’Ahmed Sylla est attachant, aidé par la gouaille du comédien, et son jeu marche très bien avec celui du jeune Ismaël Bangoura.
Seulement, Léa Lando filme ce qu’il y a à montrer, sans plus d’emphase ou d’audace. Ainsi, toute la partie où les rêves de Gaby sont réalisés aurait pu être davantage ludique entre d’autres mains. Dommage aussi qu’il n’y ait pas grand-chose à retenir des personnages secondaires, notamment féminins, alors qu’ils auraient dû avoir plus de place pour exister avec un tel postulat.
Finalement, la jolie relation père-fils empêche le film de développer d’autres atouts, même si c’est surtout ce lien que l’on retient au sortir du film, en souhaitant une belle suite de carrière à Ismaël Bangoura.
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