The Apprentice - The Trump Story Canada, Danemark, Irlande 2024 – 123min.
Critique du film
Donald Trump sur grand écran
Le réalisateur dano-iranien Ali Abbasi se diversifie. Après avoir conté l’histoire d’un troll suédois ou encore d’un meurtrier iranien, le voilà qu’il s’attaque à Donald Trump avec «The Apprentice», présenté cette année à Cannes.
Né en 1946, Donald Trump (Sebastian Stan) est le fils du businessman et magnat de l’immobilier Fred Trump. Sur les traces de son père, il s’enrichit dans les années 70 et 80. De sa rencontre avec l’impitoyable avocat mafieux Roy Cohn (Jeremy Strong), qui devient son mentor, il adopte nombre de comportements amoraux, qu’il continue de mettre en avant en tant que politicien aujourd’hui.
Un film sur Donald Trump, était-ce vraiment nécessaire? Célébrité, entrepreneur, (ex-)président des États-Unis, et actuellement en pleine campagne pour un nouveau manda, voilà plusieurs décennies que la population est, souvent malgré elle, confrontée aux frasques de la vie du milliardaire américain. Et pourtant, après «Les Nuits de Mashhad» (prix d'interprétation féminine à Cannes en 2022) ou encore «Border», Ali Abbasi s’est lancé dans l’aventure de cet épineux biopic.
Une chose est sûre, l’image vaniteuse de Donald Trump dressée dans «The Apprentice» ne fait pas l’unanimité. En effet, le camp de l’ancien, président des États-Unis, actuellement en campagne pour sa réélection au Bureau ovale, a déjà annoncé son intention d’attaquer en justice l’équipe du film. Le cinéaste avait néanmoins pris soin d’informer, dès les premières minutes du film, du caractère parfois fictionnel de son œuvre. De plus, le scénario, écrit par le journaliste politique Gabriel Sherman, n'apporte aucune information nouvelle et se contente, au contraire, d’égrener des faits bien connus.
«The Apprentice» évoque alors des éléments justiciables devant la Cour suprême (ou les juridictions compétentes), mais connus du grand public, et qui, en l’état, ne pourraient suffire à écorcher le bouclier du camp Trump. Ainsi, les détails de son mariage avec Ivanka (interprétée par Maria Bakalova), avaient déjà été dévoilés par l’ex-Première dame, et ne peuvent faire office de révélation. Mais comme psychogramme comique, et porté par la performance de Sebastian Stan (lauréat de l’Ours d’argent du meilleur acteur à la dernière Berlinale), «The Apprentice» fonctionne assez bien. Surtout, Sebastian Stan, lauréat de l’ours d’argent du meilleur acteur à la dernière Berlinale, est remarquable dans le rôle principal.
(Cannes 2024, adapté de l'allemand)
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Commentaires
Je n’avais pas spécialement envie de le voir mais j’ai été agréablement surprise. On y comprend comment, sous l’influence de son mentor Roy Cohn, Donald Trump devient le milliardaire arriviste, sans état d’âme ni remord, qui ne reconnaît jamais une défaite, misogyne, grande gueule et violent qu’on connaît. Et comment l’élève devient pire que le maître. Instructif et très bien interprété par Sebastian Stan et Jeremy Strong… Voir plus
“Un vampire à New York”
Avocat impitoyable de la « Big Apple », Roy Cohn remarque dans un club privé un blondinet intimidé. L’invitant à sa table, il fait connaissance avec Donald J. Trump.
Dans les années septante, Manhattan n’est qu’une pomme qui pourrit de l’intérieur. Sexe, drogue, misère et violence hantent ses longues avenues. Promoteur en devenir, Trump rêve de lui redonner splendeur et cachet. A coups de procès, chantage et corruption, il va y parvenir, sous la houlette de son nouveau mentor.
Le regard perçant de Jeremy Strong qui incarne Cohn ne laisse planer aucun doute sur sa succession. Tel un rapace, le chantre du maccarthysme a repéré sa proie. Un blanc-bec immature qui vomit ses premiers verres de vodka. Mais « Donnie Boy », garçon méprisé par son papa, fait preuve d’une ambition sans bornes. Le diable s’habille en costumes trop larges et un pacte faustien est ainsi scellé avec ces trois règles d’or : attaquer, nier en bloc, et affirmer la victoire même dans la défaite. Un futur président est né.
Dans une reconstitution convaincante, image jaunie, gros grain usé, le duo maléfique fait merveille et opère un renversement des pouvoirs sidérant. Le discours prend au sérieux sa cible, même s’il se montre insistant sur ses problèmes de poids et de calvitie. Dans le rôle du vilain canard, Sebastian Stan impressionne, passant par son physique, ses gestes et ses grimaces, d’un sosie raté de Robert Redford à la figure politique connue aujourd’hui. Maudits soient la morale, le bien, le mal et la vérité. Gagnant en assurance, la bête échappe à son maître et retourne ses principes contre lui. Vampire assoiffé, il suce progressivement son énergie et ses kilos. Homosexuel homophobe, Roy Cohn s’éteint petit à petit, terrassé par le SIDA. La tragédie shakespearienne étincelle avec un arrière-goût amer… Ce « killer », machine à gagner, aura peut-être dans quelques jours le destin du monde entre ses mains.
(7/10)… Voir plus
Dernière modification il y a 19 jours
J'ai aimé ce film qui montre uniquement l'ascension de D. Trump dans les affaires immobilières. Chaperonné au départ par Roy Cohn qui lui enseigne les trois règles à appliquer en toutes circonstances dans le monde des affaires. Aujourd'hui encore, lorsque l'on écoute parler D.T on se rend compte que c'est toujours le cas. Bien interprété, cet ex président haut en couleur, ne ressort pas indemne de ce film. (G-28.10.24)… Voir plus
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