L'apollonide (Souvenirs de la maison close) France 2011 – 130min.

Critique du film

L'apollonide (Souvenirs de la maison close)

Critique du film: Agathe Tissier

Huis-clos dans une maison de tolérance avant 1900 où la vie des filles s'organise dans une lente et immuable progression vers le déclin.

Une luxueuse maison close à l'aube du XX ème siècle. Le commerce des corps se fait dans le plus bel écrin mais le velours n'empêche pas les mauvaises rencontres ni la réalité d'être cruelle. Les passes se suivent et se ressemblent, chaque soir le champagne coule à flot, le cristal chante et les larmes roulent parfois sur les joues poudrées. Les pensionnaires y vivent recluses au rythme d'un rituel exécuté avec soin et monotonie. Gynécée le jour, les lieux sont hantés de ces silhouettes fatiguées, qui errent dans les couloirs feutrés. Inlassablement le soir revient avec son lot de préparatifs et ces hommes qui défilent au gré de leurs fantasmes. Le déclin s'amorce, le vernis craque et ce monde qui s'écroule entraîne les pensionnaires dans sa chute.

Au-delà d'une magnifique brochette de filles dans un cocon de velours, la finesse du propos tenu n'a d'égal que la dentelle qui les habille. Bertrand Bonello nous plonge au coeur d'un huis clos qui n'est jamais racoleur, et qui tiendrait presque du documentaire historique. Enfermé avec elles dans cette cage dorée, le spectateur ne se sent que plus oppressé quand les barreaux s'ouvrent enfin. L'écrin est magnifique, et il y a bien une perle à l'intérieur.

18.02.2024

5

Votre note

Commentaires

Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.

Login & Enregistrement

coldpray

il y a 13 ans

Pas mal du tout! Histoire méconnue du paris du début 20ème siècle. A voir!


atuz14

il y a 13 ans

Film un peu long par moment...


coper_nick

il y a 13 ans

Une ambiance pesante. Des spectacteurs qui partent en cours de film. Une lenteur mal maîtrisée. Un anachronisme parfoit déroutant et des images (surtout celle du couteau) qui choquent. Un film difficile à toucher, beau à certains endroits mais terriblement mal ficelé. Dommage.


Autres critiques de films

Sauvages

Riverboom

Feu Feu Feu

Naître Svetlana Staline