Un vieux couple très uni se voit confronté au défi de la maladie et de la déchéance de l'un d'eux.

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Georges (Jean-Louis Trintignant) et Anne (Emmanuelle Riva) sont deux anciens professeurs de musique qui s'entendent à merveille. Ils passent agréablement leur retraite dans leur appartement parisien, cocon un peu vieillot mais confortable. Soudain, Anne a une attaque et reste paralysée du coté droit. Le dévoué Georges l'aide et la protège autant qu'il peut; il tient bon devant l'aggravation des handicaps - Anne devient aphasique lors d'une 2e attaque - mais demeure lucide: ça ne peut aller que de mal en pis. Dès lors, que faire sans trahir Anne à qui il a promis de ne plus l'envoyer dans une institution médicalisée?

Pour ce film sobre, dur, juste, tendre, pudique mais sans concession, l'auteur du Le ruban blanc et de La pianiste notamment, Michael Haneke, a décroché pour la 2ème fois la Palme d'Or à Cannes. Le réalisateur autrichien zoome sur les déchéances et humiliations qui gangrènent la vieillesse et montre en images ce qui risque de nous arriver au moment où l'on ne pourra plus nous déplacer, faire à manger, aller aux toilettes, nous laver, tenir une fourchette ou un verre, ou encore articuler des phrases intelligibles. L'inébranlable complicité du couple jusque dans le dernier instant émeut; le décalage (à la limite de l'incommunicabilité) entre le monde trépidant de la fille (Isabelle Huppert) et l'univers drastiquement rétréci des parents, saute aux yeux.