Anomalisa Etats-Unis 2015 – 90min.
Critique du film
Anomalisa
Michael Stone est un homme ordinaire. Auteur d’un livre à succès sur le management moderne, il quitte Los Angeles et son triste mariage pour une conférence dans un bel hôtel de Cincinnati. Là, dans les couloirs impersonnels et la foule sans visage, il entend la voix de Lisa. Employée introvertie et complexée par son physique, Lisa attire immédiatement l’attention de Michael, qui voit en elle tout ce qui manque à son existence…
Charlie Kauffman ne fait rien comme les autres. Scénariste de génie révélé par Dans la peau de John Malkovich et oscarisé pour Eternal Sunshine of the Spotless Mind, il était passé pour la première fois derrière la caméra en 2008 avec le fantastique et inclassable Synecdoche, New York, lequel n’avait pas convaincu la masse. Sept ans plus tard, le voilà de retour avec un étrange film d’animation en stop motion, co-réalisé avec Duke Johnson, qui raconte la curieuse histoire d’amour manquée entre deux âmes esseulées et ordinaires. Au détour d’une séquence fantastique où le héros plonge dans un cauchemar, on reconnaîtra le style génial de Kauffman, mélange de poésie macabre et de paranoïa magique ; mais c’est justement parce qu’il refuse de replonger dans ce motif que l’auteur étonne une nouvelle fois. Avec une sincérité désarmante, Anomalisa parle de la banalité des gens et des malheurs, de la beauté de l’ordinaire et de la prison qu’est la réalité. Ce grand sens de l’émotion s’incarne merveilleusement dans une troublante scène de sexe, pudique et inédite, qui restera longtemps gravée dans la mémoire du spectateur.
Votre note
Commentaires
Rien compris..mais suis certainement hermétique à ce genre de film..
Pensée du jour : Dessine-moi un humain !
Michael Stone est une célébrité locale depuis que ses conseils en marketing – "Comment puis-je vous aider à les aider ?" – sont un succès en librairie. Malgré ses réussites professionnelle et familiale, il traîne un spleen plus que profond. Alors qu’il débarque à Cincinnati pour une conférence, il reprend espoir et vie en entendant au loin la voix unique de Lisa.
Attention chef-d’œuvre que cet OFNI – objet filmographique non identifié – à l’éclat d’un joyau ! Sorti tout droit de l’Eternal sunshine of the spotless mind de Charlie Kaufman, ce film d’animation en volume ne ressemble à rien d’autre qu’à lui-même. Alors que la technique est le plus souvent associée à l’univers enfantin, elle reflète ici avec une rare acuité un monde adulte en perdition. Sur une thématique aux effluves "houellebecquiens", s’attachant à décrire la dépersonnalisation majuscule de nos sociétés uniformisées, l’œuvre fascine vite par le réalisme de sa forme et de son propos. Dans leurs gestes, paroles et comportements, les marionnettes, en dépit des deux traits noirs disgracieux striant leurs tempes, atteignent un degré d’humanité que n’aurait pu ni su égaler quelque acteur. Leur propre regard trouble, déroute et bouleverse. Essentiel, le travail du doublage rappelle, à l’image du Her de Spike Jonze, qu’une voix douce fredonnant une chanson pop datée peut véhiculer l’amour. Emu par l’expérience inédite que l’on vient de vivre, on s’interroge alors : c’est quoi, être humain ?
9,5/10
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Drôle d'ovni cinématographique, extrêmement bien réalisé, qui pointe du doigt notre éternelle insatisfaction en matière d'amour. Ils sont arrivés à faire quelque chose de fort émotionnellement, en utilisant des marionnettes, c'est original et osé.
En allant voir Anomalisa, il ne faut pas s'attendre à une sorte de comédie romantique (comme on pourrait le croire en regardant la bande-annonce), il n'y a pas beaucoup d'action, le film fait la part belle aux dialogues, à l'émotion et se déroule sur une courte période, une soirée et une nuit. Une immersion dans notre quotidien, ce film nous ressemblant finalement.… Voir plus
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