Michel a une vie simple : la cinquantaine, infographiste, marié à Rachelle, ami avec son patron Rémi, père de deux enfants qui sont partis vivre leurs vies. Passionné d’aéropostale depuis sa plus tendre enfance, il collectionne les avions et rêve de s’envoler, sans passer à l’action. Jusqu’à ce qu’il découvre, par le plus grand des hasards, un kayak. Obsédé par ce moyen de s’évader, il décide d’en acheter un et se lancer dans un voyage en solitaire, le temps d’une semaine loin de la ville. Au fil de l’eau, il tombe ainsi sur une ginguette installée le long de la rive, où il va rencontrer un groupe de gens qui vivent dans leur propre monde.

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L’étrangeté du cinéma de Bruno Podalydès est indéfinissable. A la fois douce et amère, charmante et opaque, elle entraîne le spectateur dans un voyage tour à tour trivial et poétique, qui trouve sa force dans sa simplicité décalée. A condition d’être sensible à ce charme, vu la dernière fois dans Adieu Berthe en 2012, Comme un avion se déguste avec un plaisir certain, en grande partie grâce à la douce folie des personnages, amenée par des scènes et des dialogues délicieusement décalés. L’autre qualité indéniable du film réside dans l'irrésistible sens comique de ses acteurs : l’impayable Bruno Podalydès donne le ton face à Sandrine Kiberlain, Agnès Jaoui et Vimala Pons, qui forment un beau trio féminin. Reste qu’en fin de compte, et malgré ses belles intentions, Comme un avion laisse une impression assez mince, preuve qu’il n’est jamais beaucoup plus qu’amusant et attachant.