Artiste, anarchiste, marginal, sans-papiers: Giovanni Segantini était tout cela et plus encore. Il créa, la plupart du temps en plein air, des œuvres monumentales représentant la nature idéalisée des paysages de haute montagne. Tout au long de sa vie, il n’a cessé de grimper toujours plus haut à la recherche de la lumière, il est mort à 41 ans dans un refuge alpin de l’Engadine, à 2700 m d’altitude. Le film laisse entrapercevoir son enfance et sa jeunesse difficiles, nous fait participer aux mouvements intérieurs et aux crises d’inspiration de sa peinture, à son attitude contradictoire envers l’amour de sa mère et envers l’érotisme, enfin à sa lutte désespérée contre la mort.

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Au documentaire classique sur la vie et l’œuvre d’un peintre, Giovanni Segantini - Magie de la lumière de Christian Labhart propose une belle alternative : la raconter à la première personne, filmer les tableaux du maître pour illustrer les propos littéraires voire poétiques, et donner un sens émotionnel et historique aux œuvres en racontant la vie de l’artiste, de sa mélancolie et ses expériences. Le film dégage ainsi une vraie passion, et fonctionne grâce à un étonnant mélange d’images, entrelacées pour reformer la vie de Segantini en évitant le côté trop rigide de l’exercice. Sans surprise, il faudra au préalable avoir le vif désir de se plonger dans la vie du peintre pour pouvoir rendre l’immersion possible, et ainsi apprécier le travail du réalisateur. Dans le cas contraire, l’expérience serait teintée d’ennui.