Alcoolique, autodestructeur, apathique, Abe Lucas, professeur controversé de philosophie, est une épave émotionnelle. Muté sur le campus de Braylin en Nouvelle-Angleterre, où la petite communauté l’attend avec impatience, il rencontre deux femmes : Jill, une étudiante brillante totalement charmée par son intelligence, et Rita, une collègue mariée qui cherche désespérément à pimenter son quotidien. Et alors qu’il entame une liaison avec elles, le destin présente à Abe une occasion de reprendre goût à la vie, d’une manière bien étonnante et dangereuse…

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A chaque Woody Allen, la même question : bon cru ou saveur insipide ? L’Homme irrationnel penche vers la deuxième option. Moins fade que Magic in the Moonlight avec déjà Emma Stone, cette parenthèse existentielle désenchantée lorgne du côté de Crimes et châtiments, Match Point ou encore Le Rêve de Cassandre, ses opus les plus cruels et meurtriers. Mais parce que la formule Woody Allen a ses tristes limites, L’Homme irrationnel ne brille ni pas son humour, ni par son originalité, ni par sa finesse. Entre vaudeville et tragédie, le film se déroule sans accros, animé par une petite énergie proche de l’automatisme, qui pousse à se demander, à la toute fin, si tout cela était bien nécessaire. Une déception à la hauteur de la présence de Joaquin Phoenix, qui aurait mérité mieux pour sa première incursion chez le cinéaste culte.