Sunset France, Hongrie 2018 – 122min.
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“La tête dans le carton à chapeaux”
En 1913, l’orpheline Irisz revient à Budapest dans la fastueuse chapellerie Leiter ayant appartenu autrefois à ses parents. La jeune modiste y demande un travail que le nouveau propriétaire lui refuse. Loin de renoncer, elle apprend par la suite l’existence d’un parent dont elle ignorait tout.
Après le fils de Saul, le frère d’Irisz. Soit la quête impossible d’un être auquel on se raccroche sans véritablement savoir s’il a été. L’illusion d’un monde qui se délite peu à peu sous nos yeux. Collée aux basques de l’héroïne, la caméra nous entraîne dans le crépuscule de l’Empire austro-hongrois. Une Europe centrale aux portes de la révolte et de la guerre. Sous l’infinie beauté des chapeaux se dissimule toute l’horreur humaine et le chaos.
L’air renfrogné, plus que déterminée, Irisz est une Alice qui s’engouffre dans un labyrinthe des passions disposé à lui voler son âme. Rêve, fantasme ou cauchemar éveillé ? Le flou ambiant, signature du réalisateur, surligne le caractère onirique de l’ensemble, quitte à asphyxier tout élan émotionnel. De ce long dédale, on ressort avec plus de questions que de réponses. Talent toujours aussi ambitieux, László Nemes s’égare et perd en chemin son spectateur.
5/10… Voir plus
Dernière modification il y a 5 ans
La graine et le chapeau
1913, Budapest: Iris Leiter, descendante d’une famille de modélistes célèbres dont les parents furent assassinés lors d’un incendie alors qu’elle n’avait que 2 ans, revient de Trieste et découvre l’existence d’un frère soupçonné de fomenter un attentat contre le nouveau propriétaire de l’entreprise, Oszcar Brill. Désireuse de le retrouver, la venue annoncée de l’Impératrice Sissi pourrait provoquer un chaos.
Le voici donc le retour de Nemes, qui avec le fils de Saul et son incursion « holocaustique », nous avait offert de participer à une expérience auditive rare. Ce changement de conflit nous promettait une plongée dans ses racines. Il en ressort un peu trop d’éclaboussures.
La première heure et demie est irréprochable : sous forme d’une enquête pour découvrir son passé, la caméra suit Iris comme son ombre et nous captive. La description de l’univers de chapelier est prenante et la cause féminine ici objet de désirs et moqueries très bien illustrée.
C’est alors qu’un changement s’opère dans la manière de filmer, sitôt le véritable rôle du frère connu. Et très curieusement, un flou visuel entourant notre sœur en quête de vérité finit à la longue par nous flouer l’esprit. L’on perd quelque peu le fil, en particulier autour du rôle étrange joué par une Comtesse, et l’issue plus qu’étrange d’Iris, illustrant une sorte de vengeance, ne colle pas vraiment avec son envie initiale de percer dans le métier pour suivre les traces de ses parents.
L’impression finale est celle d’une magnifique plantation visuelle (des plans ensoleillés durant la première heure) et artistique initiale manquant au final de la petite graine permettant une belle prospection.
Se laisse néanmoins voir en ne vous tenant pas trop près de l’écran...… Voir plus
Dernière modification il y a 5 ans
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