Coeurs Ennemis Royaume-Uni, Etats-Unis 2018 – 109min.
Critique du film
Les souvenirs brûlés d’après-guerre
James Kent s’était plongé dans la première guerre mondiale avec le délicieux Testament of Youth (2015). Cette fois-ci, c’est à la fin de la Seconde Guerre qu’il acte le récit de son nouveau film : Coeurs ennemis. Une romance délicate, sur fond de rivalité patriotique.
Hambourg s’est fait bombarder, les gravats sont nombreux et couvrent les corps. La guerre est passée par là. Rachel (Keira Knightley), toute pimpante, débarque de Londres pour y retrouver son officier de mari, Lewis (Jason Clarke). Réquisitionnée par les Britanniques, ils emménagent dans une bâtisse appartenant à un certain Herr Lubert (Alexander Skarsgård), un ancien architecte reconverti en métallurgiste. Un temps, ils cohabitent avec l’« ennemi ». Ambiance austère, glaciale, si bien que Rachel refuse d’adresser la parole à Stephan Lubert. Mais un jour, les sentiments s’en mêlent.
Londres aussi s’est fait bombarder, mais nettement moins que Hambourg. En 1946, l’après-guerre est frais, trop frais. La population est marquée au fer rouge. Lewis est chargé de la reconstruction de la ville et voyage souvent. Rachel, seule, dévastée par la perte de son fils tué dans les bombardements, pleure son passé, pleure sa perte et survit à son présent. Lewis préfère y échapper, s’emmurant dans un silence, dans son métier. Quelque chose s’est brisé. James Kent insère une trame mélancolique qui se juxtapose au douloureux héritage de la guerre. Des cris étouffés, des chagrins et des deuils profondément enfouis.
Stephan Lubert (Alexander Skarsgård) est aussi un endeuillé. Le chagrin éternel comme compagnon d’infortune, avec sa fille, après la perte tragique de sa femme, elle aussi victime des bombes adverses. Le visage décharné, perché dans la cave de sa grande demeure, désormais propriété de Lewis et Rachel, il tente de garder la tête haute pour sa fille. Un jeu du chat et la souris s’installe entre lui et Rachel. Elle arpente les couloirs, seule et tombe dans les bras de l’ennemi : Herr Lubert. James Kent démoule une romance qui penche vers de légers poncifs. Figé, Cœurs ennemis s’articule élégamment dans sa première partie, mais reste trop lisse, trop sage. Si l’atmosphère mélodramatique fonctionne, la réalisation aurait pu se montrer plus audacieuse, plus profonde.
En bref !
Comme un manque de passion. Cœurs ennemis possède un trio d’acteurs talentueux, malheureusement utilisé de manière trop sage. Un métrage figé mais joliment monté, Cœurs ennemis se perdra pourtant dans les souvenirs de ses protagonistes.
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Commentaires
2.5: La leçon de piano
1945 Hambourg dévastée: Lewis, colonel anglais et son épouse Rachel s’installant dans la propriété de Stephen, un allemand non sympathisant du nazisme qui y vir avec sa fille Greta. Chaque binôme a perdu un être cher pendant la guerre : un garçon pour les britanniques, une mère et épouse pour les allemands. Lorsque Lewis est appelé pour une mission en Russie, Rachel et Stephen tombent amoureux. Mais comment vivre cette passion quand tout s’y oppose et que les derniers sympathisants du nazisme ne comptent pas cohabiter?
Voici donc cette très attendue retranscription de la cohabitation post-guerre. Les premières critiques n’étaient pas vraiment tendres. Elles s’avèrent hélas justifiées.
La séquence nous montrant Hambourg ravagée et l’impact sur ses habitants promettait beaucoup. Malheureusement sitôt l’amourette entamée, une succession de clichés incessants, de séquences mal écrites et d’un manque total d’empathie excepté peut-être la pianiste en herbe, théâtre de la plus belle séquence, nous laisse à quai (et au vu de la séquence finale invraisemblable, c’est un comble.
A vous de voir...… Voir plus
“Après la guerre”
En 1945, quelques mois après la victoire des alliés, l’Anglaise Rachel rejoint Lewis, son mari officier, dans un Hambourg dévasté. Ils emménagent aux abords de la ville dans la luxueuse résidence de l’architecte déchu Stefan Lubert, réquisitionnée pour l’occasion. Malgré l’émoi de Rachel, Lewis permet au veuf allemand et à sa fille de rester dans la maison.
Il y a la guerre et ses stigmates. Les ruines d’une nation. La neige de Noël refroidissant l’atmosphère. Le Steinway du salon pour réchauffer les âmes. Les sens émoustillés par le bois coupé. Alors que le feu de cheminée enflamme les « cœurs ennemis » – quel titre ! Et ce train qui s’en va au loin. Du désir, des larmes et le sang pour ce mélodrame qui finit par se noyer dans les clichés.
Tout avait pourtant bien commencé. Que faire après la guerre des vaincus ? Comment supporter la présence chez soi de l’occupant ? La cohabitation est douloureuse. Le deuil et la souffrance, partagées. La mise en place et ses questions sont bien posées, mais vite oubliées au profit d’un sentimentalisme inutilement exacerbé.
5.5/10… Voir plus
Dernière modification il y a 5 ans
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