Maléfique: Le pouvoir du mal Etats-Unis 2019 – 118min.
Critique du film
Angelina Jolie poussée au combat
Maléfique revient sur les écrans, 5 ans plus tard. Dorénavant princesse de la Lande, Aurore accepte de se marier au beau prince Philip. Deux royaumes, la Lande et Ulstead, vont devoir s’unir autour d’un mariage houleux.
En 2014, l’histoire de la sorcière Maléfique (Angelina Jolie), avec ses prothèses et son cœur noirci par la méchanceté, était portée sur grand écran pour comprendre les raisons du terrible sort jeté à la princesse Aurore (Elle Fanning). Le second volet explore la relation toujours complexe entre Maléfique et Aurore, elle qui deviendra future reine. Le conte de fées n’a rien de gentil, les deux royaumes appelés à s’unir vont s’affronter dans une guerre à la tolérance.
Sur son perchoir, toujours affublée de son noir gothique et de ses cornes légendaires, Maléfique veille sur la Lande, sur sa reine proclamée: Aurore, la douce Elle Fanning, jouant avec les créatures magiques qui peuplent une forêt enchanteresse. Marraine, comme l’appelle Aurore, accepte la demande en mariage du prince Philip - campé par le talentueux Harris Dickinson, aperçu dans Beach Bum. Le mariage à l’horizon, les deux camps sont appelés à cohabiter, à s’allier derrière ce grand mariage. La célébration fait place à l’opposition. Maléfique retrouve son costume de méchante sorcière. Les pommettes anguleuses et le regard vert de rage, Angelina Jolie - la véritable âme du film - annule l’union et mène une croisade contre la reine Ingrith (Michelle Pfeiffer), le poison personnifié.
Après le premier film plutôt réussi, le second peine à retrouver son éclat de 2014. On aurait tendance à parler d’un film «qui meuble», un film de commande, tant il est pantouflard et aseptisé dans le propos qu’il véhicule. Des batailles pour tenter de maintenir un peu de rythme dans une production qui trouve l’acmé de son récit dans la découverte d’un nouveau monde: celui de bêtes ailées repoussées par les populations humaines. Ils forment la Résistance. Maléfique, attaquée par la garde rapprochée de la famille royale de Ulstead, se retrouve projetée dans les abysses océaniques. Heureusement que Conal (Chiwetel Ejiofor) est là, une figure des résistants. C’est lui-même qui lui fait découvrir ce nouveau monde, et même ses origines provenant du phoenix. «Tu as le pouvoir de mort et de renaissance» lui explique Conal. Elle rencontre aussi le furieux Borrow (Ed Skrein) insistant pour que Maléfique se rallie à leur cause. La guerre est en marche. Maléfique : le pouvoir du mal est un appel du pied à la cohésion, que le champ de bataille ne fera qu’empirer.
Empirer, comme la part obscure incarnée par Jolie et Pfeiffer. Deux maîtresses du mal, les deux âmes du conte, délaissées par Joachim Rønning. Usant de sa palette technique pour s’envoler vers d’autres contrées, grâce à une belle cinématographie le réalisateur livre un travail technique abouti, certes, mais alourdi d'une CGI excessive (dans sa séquence finale), nos deux sorcières sont laissées sur le bas-côté. À certains égards, Maléfique : le pouvoir du mal possède plus d’ampleur fantastique que son premier chapitre, mais s’enlise dans un propos politique qui déborde sur la trame imaginaire. Autre véritable problème: une romance «rose bonbon», lissée par l’écurie Disney. En abordant les thématiques telles que la cohabitation et les différences, Maléfique ne se risque pas à approfondir son sujet social, l’effleure avant de s’annuler au milieu des batailles, d’un coup de baguette magique. Le face-à-face Jolie/Pfeiffer, aspect le plus piquant du film, se perd aussi dans cet affrontement final. En bref!
Après un premier film plutôt réussi, Maléfique: Le pouvoir du mal se brûle les ailes en surfant maladroitement sur le sujet politique, délaissant le face-à-face Jolie/Pfeiffer au profit d’une grande bataille finale. Un récit figé au milieu des combats.
Votre note
Commentaires
Grandiose !!! 🤩
Je ne suis pas toujours pour les suites, mais celle-ci était bien orchestrée et tout à fait adéquate.
Que ce soit par le visuel, le scénario ou le jeu de acteurs, j’ai été entièrement séduite ! 🥰
Un univers magique et fantastique avec de très belles images. Et bien qu'une suite n'est pas toujours la meilleure idée, celle-ci est très bien réussie. Un bon divertissement et un plaisir de retrouver Michelle Pfeiffer et Angela Jolie qui sont parfaites dans leurs rôles. (F-19.10.19)
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