Maurice le chat fabuleux Allemagne, Irlande, Royaume-Uni 2022 – 93min.
Critique du film
Quand le chat n’est pas là, les rats dansent
Habitué des films d’animations à petits budgets, le réalisateur allemand Toby Genkel se lance dans l’adaptation du roman de Terry Pratchett.
Maurice est un matou bien malin. Accompagné d’une troupe de rats et d’un joueur de flûte maladroit, il a mis en place le parfait traquenard. D’un lieu à l’autre, il promet une dératisation totale des lieux, en échange d’une somme confortable. Et chacun de jouer son rôle à la perfection pour faire croire à la population l’extermination de la vermine. Mais leur arrivée dans la ville de Bad Blintz change la donne, car de bien étranges évènements s’y passent. La petite troupe se retrouve alors entraînée dans une aventure qui changera leurs vies.
Si «Good Omens» (2019), adaptation sérielle de sa collaboration avec l’écrivain Neil Gaiman «De bons présages», l’avait introduit à de nombreux nouveaux admirateurs, le regretté Terry Pratchett, figure de proue de la littérature fantastique britannique des quarante dernières années, n’est plus à présenter. Auteur de plus de cinquante bestsellers, il s’est surtout illustré par sa série de livres «Les annales du Disque-monde», commencée en 1983. En 2001, il présente «Le fabuleux Maurice et ses rongeurs savants», vingt-huitième volume de la saga et le premier destiné à la jeunesse.
En s’inspirant du conte «Le Joueur de flûte de Hamelin» des frères Grimm, Terry Pratchett offre un récit fantastique parfait pour un format animé. Vingt ans après la sortie de l’ouvrage, une adaptation vivante et colorée voit enfin le jour. Au scénario, on retrouve Terry Rossio, nommé aux Oscars 2002 pour Shrek et scénariste des films Pirates des Caraïbes. Mais si ses précédents projets pouvaient facilement embrasser un large public, Maurice le chat fabuleux se concentre ouvertement sur une tranche d’âge plus restreinte, n’offrant que peu de substances pour les plus âgés. Mais l’humour, bien qu’un peu réchauffé et sans être totalement enfantin, permet quand même d’arracher de nombreux sourires.
Les dessins, fluides, colorés et agréables à regarder, trouvent leur apogée dans de séduisants décors, avec, entre autres, des représentations urbanistiques germaniques particulièrement réussies. À plusieurs reprises, les personnages, conscients de leurs rôles de protagonistes, brisent le quatrième mur et s’adressent au public. Un jeu souvent distrayant, parfois exaspérant, qui peut faire rouler des yeux, mais arrive à capter l’attention de son jeune auditoire. Il en découle un récit plaisant, honnête adaptation d’une œuvre pourtant difficilement égalable. Les intentions sont honorables et les thématiques - amour, mort, peur, amitié - appréciables. Un long-métrage facilement surpassable, mais adapté à son public.
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