Mean Girls - Lolita malgré moi Etats-Unis 2024 – 112min.
Critique du film
Les garces sont de retour et poussent la chansonnette
Remake de la comédie culte avec Lindsay Lohan, «Mean girls: Lolita malgré moi» est un copié-collé de l’original, la diversité en plus, l’humour douteux en moins.
En 2004, «Mean Girls», ou «Lolita malgré moi» en français, sortait sur les écrans. On y suivait l'année scolaire de Cady, qui débarquait dans un lycée de l'Illinois après avoir passé son enfance en Afrique. Elle devait alors se faire aux normes de cet univers impitoyable, et apprendre les règles des Plastiques, les filles les plus branchées et respectées du campus. Des actrices encore graines de stars à ce moment-là (Lindsay Lohan, Rachel McAdams, Amanda Seyfried) se crêpaient le chignon, et cette comédie culte marquait toute une génération.
La scénariste Tina Fey (qui reprend le rôle de la professeure Norbury dans la version 2024 après l’avoir déjà incarnée en 2004) s'était inspirée de ses propres souvenirs du bahut, de plusieurs entretiens effectués avec des adolescentes, et surtout du bestseller «Queen Bees and Wannabes» de Rosalind Wiseman, qui analyse l'émergence des clans chez les ados, hautement hiérarchisés et ritualisés. Le film avait été un succès critique et commercial surprise et a été adapté en musical au théâtre à Broadway.
Vingt ans après, Tina Frey reprend les manettes du scénario, ère réseaux sociaux. Angourie Rice («The Nice Guys», la saga «Spider-Man» avec Tom Holland, «Senior Year») remplace Lindsay Lohan dans le rôle de Cady, tandis que la chanteuse Reneé Rapp succède à Rachel McAdams dans celui de la diabolique Regina George. Alors, que vaut cette relecture vingt ans après?
Premièrement, le scénario et les dialogues sont à 90% calqués au mot près sur le «Lolita malgré moi» de 2004. Les superficielles Plastique proposent à la nouvelle Cady de rejoindre leurs rangs, mais lorsque cette dernière tombe sous le charme d’un ex de la reine Regina, la guerre est déclarée. Une guerre machiavélique, faite de coups par-derrière, qui marche à la trahison et à la ridiculisation. Outre l’entrée sur le terrain des réseaux sociaux (heureusement, le scénario n’en abuse pas), les nouveautés se situent sur deux axes. D’abord, la chanson est à la fête, puisque ce remake est une comédie musicale assumée. Ensuite, les blagues les plus douteuses (grossophobes ou racistes) ont été éliminées. Sans surprise, les personnages sont plus queer, la diversité des origines, des orientations sexuelles et des corps mieux représentée.
Le côté musical (une partie des morceaux ont été écrits par Reneé Rapp) est plutôt un point fort, tant ce côté kitsch renforce la parodie et tourne les personnages en ridicule, notamment grâce à un morceau amusant où les étudiants et étudiantes se comportent comme des animaux sauvages de la jungle. Le regard critique est évident. Concernant le politiquement correct, si les cases sont cochées, cela lisse aussi le propos, alors qu’il aurait été réjouissant d’assister à une vraie prise de risques et à davantage d’originalité. Quant à savoir si les stéréotypes épinglés rendent le propos sexiste ou profondément féministe et si les héroïnes de ce teen movie sont des garces cruelles à éliminer ou des modèles de toute puissance féminine… le débat est ouvert.
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