Stop Making Sense Etats-Unis 1984 – 88min.

Critique du film

40 ans déjà

Critique du film: Fanny Agostino

À l’heure où les écrans envahissent les plus grosses productions scéniques, la captation des concerts du groupe de rock Talking Heads, réalisée par Jonathan Demme, fête ses 40 ans d’existence. Remasterisée en 4k, l’expérience d’une heure trente est éblouissante. Elle nous rappelle que les plus grands shows truffés de caméra n’ont rien à envier à une époque révolue.

En 1984, le groupe américain Talking Heads surfe sur un mélange étonnant de pop et de punk. L’année précédente, ils viennent de publier leur cinquième album, «Speaking in Tongues». Mené par son leader, le charismatique écossais David Byrne, le groupe part en tournée. Jonathan Demme suit le groupe lors de ses concerts à Los Angeles pour en réaliser un film documentaire.

Si ces dernières années, les grandes salles de cinéma ont proposé la possibilité de transmettre en direct – ou de revoir – les concerts de grands artistes, il est cependant rare qu’un réalisateur soit amené à réaliser un documentaire sur auteur-compositeur, sans qu’il ne s’agisse d’une captation vidéo simple. On note tout de même quelques exceptions dans le septième art, comme le documentaire «20'000 jours sur terre» qui joue de la biographie et de la posture du chanteur australien. En revanche, les biopics ont le vent en poupe («Back to Black», 2024, «One Love», 2024, «Elvis», (2022)). On pourrait donc se demander quel est l’intérêt de ressortir les fonds de tiroirs après quarante ans.

Remarquable par ces choix, Jonathan Demme se refuse à l’interview face caméra ou au montage de séquence qui sortiraient de l’espace scénique. Tout le documentaire repose donc sur les concerts donnés par le groupe. David Byrne participait grandement à la scénographie des Talking Heads qui engageait des changements de décors fréquents ou l’importance pour les musiciens d’arriver les uns après les autres. L’une des séquences les plus magnétiques du film repose sur un jeu de contraste. Le groupe est plongé dans le noir, seules les têtes sont illuminées et saisies dans des gros plans : on y surprend l’énergie, les jeux de regards entre les membres du groupe.

«Stop Making Sense» est une relique. Elle permet non seulement de découvrir ou de redécouvrir un groupe phare des années 80, mais également de voir qu’une multiplication de caméras et d’effets visuels ne suffit pas à produire un show dantesque.

13.05.2024

4

Votre note

Commentaires

Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.

Login & Enregistrement

Autres critiques de films

Gladiator II

Red One

Venom: The Last Dance

Le Robot Sauvage