Chaque année à Aproz dans le Valais, la finale cantonale du combat de reines rassemble plus de 10 000 fans.

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Trapue, arborant fièrement une robe noire, dotée d'une paire de cornes en guidon de vélo, la vache d'Hérens a ses inconditionnels. Présentée comme inoffensive et douce (on voit un bébé lui offrir du foin et se faire lécher affectueusement la main en retour), la vache d'Hérens possède un tempérament belliqueux qui l'amène naturellement à affronter d'autres de ses congénères au sein du troupeau. Ses éleveurs organisent donc des combats pour le plaisir du spectacle tout en veillant bien à lui limer les cornes pour limiter les blessures. Front contre front, chacune pousse jusqu'à faire reculer l'autre tandis que les gagnantes remportent... une cloche!

Parmi le folklore typiquement suisse, on connaissait le Schwingen (lutte suisse), le yodel, le hornuss... Voici le combat de reines aussi immémorial qu'atavique présenté dans un documentaire éminemment esthétique de Nicolas Steiner. Ce jeune artiste a tourné en noir et blanc, avec de magnifiques images au ralenti, comme pour mieux souligner la beauté du combat et son aspect hors du temps. En outre, il est émouvant de lire la joie et la fierté sur le visage de Déborah, 17 ans, l'entraîneuse de Mélancolie, la vache qui a décroché la 3e place. Comme quoi, il ne s'agit pas d'un "sport" si archaïque que ça...