Le triste sort d'une bête de foire face à la bêtise humaine.

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Gwynplaine (Marc-André Grondin), enfant défiguré par une large cicatrice qui lui fait porter en permanence un sourire macabre, et Déa, orpheline aveugle, sont recueillis un soir de tempête par un bonimenteur herboriste (Gérard Depardieu) à bord de sa roulotte. A son insu, le jeune garçon va alors générer une fascination qui va bientôt l'amener à se produire en spectacle face à un public. Dans une mise en scène toujours plus voyeuriste, les membres de cette petite troupe comprennent alors que, pour gagner leur croûte, ils doivent mettre en avant leurs différences qui font d'eux des Freaks, tout particulièrement celles de Gwynplaine: désormais célèbre, plus besoin d'avancer masqué, le public, puis la Cour, le réclament. Ses origines, qu'il ignore, vont même l'amener à côtoyer les notables, cette entrée dans ce nouveau monde l'éloignant ainsi de ceux qui l'aiment vraiment, sans fard ni masque...

Inspiré par le roman éponyme de Victor Hugo, L'homme qui rit pâtit surtout d'un décor romantico-gothique étouffant, et de clichés éculés, à commencer par le bonimenteur au grand coeur incarné par Depardieu ou encore l'orpheline amoureuse du balafré, dont elle perçoit l'âme si pure. Quant à l'ascencion sociale de cette bête de foire, qui passe du caniveau au statut de Marquis en trois coups de houpette de poudre à joues, elle n'est guère crédible. Cette critique manichéenne du monde des nantis qu'est L'homme qui rit, est en définitive à pleurer.