Pierre (Gérard Lanvin), veuf, la soixantaine, se retrouve cloué dans une chambre d’hôpital suite à un accident dont il n’a aucun souvenir. Son pied dans le plâtre l’empêche de quitter ce maudit lit funeste. Mais lui qui a mauvais caractère et qui n’aime pas être dérangé va devoir se faire à l’idée que les hôpitaux publics sont loin d’être des havres de paix. Entre la valse quotidienne des médecins suivis de leurs troupeaux d’internes, des repas indigestes, du manque de confort, des infirmières un peu trop intrusives, du policier chargé de l’enquête (Fred Testot) et de son frère Hervé (Jean-Pierre Darroussin), il va devoir apprendre à redéfinir ses priorités. Comme on dit « y’a que les cons qui ne changent pas d’avis ». Et c’est au fil de ces nouvelles rencontres que Pierre va poser un regard différent sur la vie, s’adoucir, et trouver un nouveau souffle.

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Cette comédie de Jean Becker avec Gérard Lanvin, Fred Testot et Jean-Pierre Darroussin est une des réussites de la rentrée. Avec son ton piquant, voir corrosif, il transforme un milieu hostile qu’est l’hôpital public en un lieu de renaissance.

Toute personne ayant déjà séjourné en hôpital s’y reconnaitra : les horaires de repas militaires, le lever aux aurores pour prendre les constantes vitales, les médecins qui vous regardent à peine, les questions laissées sans réponse, le voisin trop bruyant ou qui a laissé sa télé allumée en s’endormant, et la famille beaucoup trop intrusive… Étrangement, ce lieu qui est censé nous remettre sur pieds n’est pas de tout repos. Gérard Lanvin campe à merveille ce râleur qui n’a aucune envie de parler de la pluie et du beau temps avec le personnel hospitalier, qui est désagréable, bougon et intransigeant.

Mais tout au long du film, ses rencontres vont adoucir Pierre, le rendre plus humain. Becker réussi ce tour de passe-passe intelligent, parfaitement servis par les dialogues de Jean–Loup Dabadie, qui nous permettent de suivre l’évolution du personnage. Notons aussi le premier rôle sur grand écran de la journaliste Anne-Sophie Lapix dans le rôle de Florence, une ex qui réapparait contre toute attente à son chevet. C’est émouvant, drôle et parfait pour être d’attaque avec l’arrivée de l’automne.