Dark Star - HR Gigers Welt Suisse 2014 – 95min.
Critique du film
Dark Star - HR Gigers Welt
Humains difformes, femmes grandioses, bébés figés, créatures hypersexuées, visions cauchemardesques de métal et de chair : qui est l’homme derrière le mythe Hans Ruedi Giger ? Symbolisée par la créature du film culte Alien, la carrière de l’artiste suisse cache pourtant de nombreux autres choses, grâce à une imagination unique, une vie passionnée, et un artiste extraordinaire.
De la mythique créature des films Alien à ses visions biomécanique hallucinées, H.R. Giger aura légué à l’humanité ses plus beaux cauchemars, troublants et insaisissables. Filmé peu de temps avant sa disparition en mai dernier, le documentaire de Belinda Sallin offre une plongée dans l’intimité de l’iconoclaste artiste suisse, propulsé sous le feu des projecteurs grâce à son expérience hollywoodienne, couronnée par l’Oscar des meilleurs effets spéciaux en 1980. L’occasion de découvrir l’antre de l’homme, affaibli mais sincère, ainsi que les témoignages de ses proches, parmi lesquels sa femme. Au détour d’une scène, on entend parler de conversations houleuses avec le studio Twentieth Century Fox, d’un procès pour plagiat contre un groupe de musique, d’un tableau créé sous LSD - « Je tiens à dire que ça lui est rarement arrivé » précise sa femme. Surtout, il y a de précieux indices sur la démarche de Giger, dont cette anecdote sur une momie qui l’a traumatisé dans son enfance, et fait naître ce besoin thérapeutique de se confronter à sa peur par l’art pour la contrôler. Sauf que ces bribes d’informations se perdent dans un documentaire laborieux, qui manque de passion et de force, et n’affiche aucune approche claire malgré un sujet en or. Le film n’en demeure pas moins intéressant, offrant notamment une conclusion troublante lorsque Giger, filmé quelques mois avant sa disparition, déclare : « Je ne crois pas à la vie après la mort. Je n’en ai pas envie de toute façon. Après la mort, tout s’arrête. »
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Commentaires
Touchant documentaire sur le plus talentueux et le moins célébré des artistes suisses de ces 50 dernières années (ok, avis personnel, mais je persiste à dire qu'il n'a pas eu la reconnaissance méritée dans son pays).
On est ému de le voir diminué, ému par cet air malicieux qu'il affiche parfois, on rigole aussi de bon coeur, notamment lorsque sa femme délivre certaines anecdotes. Et il y a les séquences démontrant des instants d'une belle convivialité. Tout en modestie, le traitement est brillant, avec des phrases analysant son oeuvre que l'on retient.
Le plus grand regret : d'avoir été dans une salle vide. Pourquoi ça ne m'étonne pas ?!… Voir plus
Passionnant documentaire-hommage consacré à l'artiste grison.
Quand on mentionne le nom Giger, on pense forcément à Alien et l'oscar récolté pour ce qui allait quelque peu révolutionner ce genre de science-fiction. Mais Giger était avant tout un humain avec ses forces et ses faiblesses. Et c'est cet aspect que la réalisatrice alémanique met en avant dans son documentaire.
Et quelle que soit l'opinion que l'on a sur le "Maître", on ne peut qu'être touché par cette mise à nu parfois viscérale et cette invitation dans l'univers de l'artiste, que ce soit dans sa maison de Coire (que je n'aurais jamais imaginé de la sorte) et surtout son jardin qui pourrait constituer un mini-parc à thèmes; auprès des femmes de sa vie qui apparaissent toutes, par témoignage ou via des archives; ou par ses nombreux fans dans le monde (dont certains accros lui ayant rendu un émouvant hommage alors que Giger était encore parmi nous).
Gruyères n'est pas oubliée et si vous avez déjà visité le musée Giger, je vous recommande le documentaire qui répondra sans doute à bon nombre de questions que vous pourriez vous poser sur l'origine de certaines de ses "œuvres". A recommander.
PS : je ne peux évoquer Giger sans rappeler l'hommage d'un autre "maitre", Burki ci-dessous :
https://pbs.twimg.com/media/Bnk2mp2IcAAzg5i.jpg… Voir plus
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