CH.FILM

Le meraviglie Allemagne, Italie, Suisse 2014 – 110min.

Critique du film

Le meraviglie

Critique du film: Geoffrey Crété

Ombrie, Italie. Dans un village isolé, vers la fin de l’été, une famille d’apiculteurs, installée dans une ferme délabrée, résiste au temps. Convaincu que la fin du monde est proche, le père empêche ainsi ses trois filles de se mêler au monde moderne pour lui préférer la nature. Mais la plus grande, Gelsomina, trépigne. L’arrivée de Martin, un jeune délinquant accueilli dans le cadre d’un programme de réinsertion, et le tournage d’un jeu télévisé appelé Village des merveilles, va chambouler le quotidien de la famille.

Lorsque Jane Campion a décerné le Grand Prix du Festival de Cannes 2014 à Alice Rohrwacher pour Les Merveilles, l’émotion a été difficile à déchiffrer. Prototype du film d’auteur célébré par réflexe, le deuxième film de la réalisatrice de Corpo celeste a été froidement accueilli par une partie de la presse, restée insensible voire agacée par cette fable familiale aux accents poétiques. Avec le recul, il ne suscite pas tant de choses. Parce qu’elle brasse beaucoup trop d’éléments narratifs, assemblés sans magie ni maîtrise, Rohrwacher, qui dirige sa sœur Alba, laisse planer une curieuse apathie. Les Merveilles hésite, avance à tâtons, sans prendre le risque d’embrasser la violence ou la tristesse de ses personnages, condamnés à errer dans une histoire qui manque d’harmonie - avec Monica Bellucci en star fanée et quelques percées poétiques pour en attester. Reste que la réalisatrice démontre un certain savoir-faire pour filmer les choses de la vie, qu’elles soient belles ou tragiques.

31.05.2021

2

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Commentaires

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zazooo

il y a 9 ans

Sympa l'idée et la façon documentaire de filmer mais, je ne crois pas du tout à "la princesse" ... tout ça sonne très artificiel !


CineFiliK

il y a 9 ans

Un instant suspendu, beau et déroutant, que cette chronique italienne d’une famille d’apiculteurs perdue dans les années 90. Le réel, l’irréel, voire le surréel, semblent se mélanger comme les langues - italien, allemand et français. Ici, passé, présent et avenir, symbolisés par la préhistoire étrusque, le travail au quotidien et les prémices de la télé-réalité, se côtoient et s’opposent. A l’image des générations qui rêvent, tel le père, du maintien d’un artisanat familial, alors que la jeunesse a soif de liberté et de lumière. Un monde délicat et poétique qui fragilise nos repères, pour mieux engager notre sensibilité.
5/6
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