Ponts de Sarajevo Bosnie Herzégovine, Bulgarie, France, Allemagne, Italie, Portugal, Suisse 2014 – 114min.
Critique du film
Les ponts de sarajevo
Treize segments de treize auteurs pour tenter de comprendre ce que Sarajevo représente dans l'histoire de l'Europe. De générations et d'origines diverses, les cinéastes filment la grande histoire et les récits intimes, des essais et de la fiction, saisissant quelque bribes de la ville, de ses habitants et du siècle écoulé.
Les films omnibus sont toujours des exercices délicats, même quand la liste des auteurs est prestigieuse et que l'instigateur est un critique renommé. Il ne suffit pas de lancer un thème dans les airs, de voir ce qui retombe et de rassembler les devoirs en une longue tirade de deux heures pour qu'un film apparaisse. Si vous pensez voir des images de la ville, passez votre chemin. Tout ici est visage, voix off, histoire intime ou tournée à l'étranger. On s'ennuie (beaucoup) on est agacé (souvent) et on se surprend à apprécier la fin (quand même): Isild Le Besco réussit un joli morceau de poésie en suivant un garçonnet à travers le brouillard de Sarajevo l'hiver, et l'ensemble est sauvé par le très réussi court-métrage d'Ursula Meier, autour d'un terrain de foot et d'un cimetière, rappelant subtilement que le passé a un avenir. Mais ces deux derniers segments ne suffisent pas à sauver l'ensemble. Pour le reste, les reconstitutions historiques bégaient, le noir et blanc essaie de faire genre, on découvre un pont, mais à Rome, et Jean-Luc Godard fait du Jean-Luc Godard. Un jeune Bosnien à la sortie de l'avant-première s'est exclamé au milieu de ses amis: "L'été prochain, on fera un vrai film sur Sarajevo, là ils n'ont pris que notre nom."
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