Après la mort de son mari, Diane a décidé de placer son fils Steve, violent et ingérable, dans un centre pour adolescents difficiles. Quelques années plus tard, suite à un incident qui a gravement blessé un camarade, Steve est renvoyé chez lui. Des retrouvailles orageuses entre la mère débridée et le fils agité, partagés entre une complicité intense et des affrontements brutaux. Jusqu’à ce qu’ils rencontrent leur voisine, Kyla, une ancienne institutrice asphyxiée par sa vie de famille, qui va s’immiscer dans leur relation pour l’équilibrer…

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Entre haine décomplexée et admiration sans mesure, Xavier Dolan attise les esprits jusqu’à outrance. Une énergie spectaculaire à l’image d’un cinéma emphatique, pensé comme une constante explosion de couleurs et filmé tel un clip sans fin, auquel il emprunte un sentiment de climax incessant. Force pour les uns, facilité pour les autres, le procédé est une nouvelle fois exploité dans cette variation de J’ai tué ma mère, avec à nouveau la formidable Anne Dorval dans le rôle central, aux côtés de Suzanne Clément, une autre muse du cinéaste, récompensée à Cannes en 2012 pour sa belle performance dans Laurence Anyways. Hélas, malgré quelques fulgurances, Mommy ne marque en aucun cas un nouveau pas dans la carrière de Dolan, animé par la même énergie formelle, obsédé par les mêmes détails et habité par les mêmes contradictions adolescentes. Ni détestable ni adorable, son cinquième film, récompensé par le Prix du jury de Cannes, ex-aquo avec Adieu au langage de Godard, ne fera que renforcer sa position bien trop établie, sans confirmer pour autant ses promesses.