Party Girl France 2014 – 95min.

Critique du film

Party Girl

Critique du film: Geoffrey Crété

Une chanteuse de cabaret plus toute jeune accepte une demande en mariage pour remettre de l'ordre dans sa vie.

Depuis toujours, Angélique est une créature de la nuit, attachée à un cabaret à la frontière franco-allemande où elle fait boire des inconnus pour gagner sa vie. Mais à 60 ans, 4 enfants et autant de pères, elle comprend que sa vie est derrière elle. Lorsque l'un de ses habitués, Michel, la demande en mariage, elle décide d'accepter, espérant remettre de l'ordre dans son existence. Mais on ne raisonne pas si facilement une party girl...

Caméra d'or au dernier Festival de Cannes, Party Girl transpire une certaine idée du cinéma d'auteur français : co-réalisé par Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis, diplômés de la FEMIS, il oscille entre fable dramatique et comédie sociale, et s'inspire de la vie d'Angélique Litzenburger, comédienne principale et mère de Theis, qui incarne d'ailleurs son fils à l'écran aux côtés de ses véritables frères et soeurs. Très classique derrière sa caméra mobile et ses personnages fantasques, le film n'en demeure pas moins attachant dans son portrait d'une femme indomptable, incarnée avec beaucoup de sensibilité par Angélique Litzenburger, ancienne danseuse de cabaret devenue actrice pour l'occasion.

25.05.2021

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Commentaires

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suffragette_city

il y a 10 ans

Ce film m’a foutu une grosse claque, une décharge émotionnelle à double détente. J’ai du attendre un peu avant d’essayer de rassembler mes idées car je n’en suis pas sortie complètement indemne, peut-être encore davantage touchée finalement par la beauté et la liberté du regard du cinéaste sur sa mère, cette liberté qu’elle lui a d’ailleurs transmis, en creux … Quel projet inouï que cet objet cinématographique : le portrait d’une femme (entraîneuse de cabaret de 60 ans, mère et jeune fiancée) à un moment charnière de sa vie, en équilibre fragile sur le fil d’une tentative de rédemption qui n'aboutira pas tout à fait là où on l'avait prévu, mais qui charriera au passage quelques très beaux moments d'amour, de vérité et de pardon. Cette demande en mariage n’est finalement qu’un prétexte scénaristique pour brosser le portrait d’Angélique en en faisant mieux ressortir les failles et aspérités. On injecte de la fiction dans le documentaire pour rendre possible ce concentré de vie(s), pour permettre aux uns et aux autres de s'exprimer plus librement finalement, avec leurs mots à eux, leurs regards, leurs réactions. Il n’y a pas (ou peu) de jugement de la part de ces quatre enfants que tout aurait pu éloigner et qui finalement sont là, reliés par quelque chose de très simple et de très vrai, de l’ordre de l’amour de la vie et du bonheur (ténu) d’être ensemble malgré le chaos ambiant. C’est cette vérité absolue qui relève presque du hors champ qui m’a bouleversée. Incroyable travail des réalisateurs. On ne tombe pas dans le pathos. On n'essaie pas de masquer la vérité. Angélique est renvoyée seule face à ses choix, qu'elle assume jusqu’au bout, quitte à en payer le prix. Comme par exemple la scène, très forte, du bar où elle est confrontée à un client plus jeune, qui décrit de manière très percutante l’extrême violence de la sexualité de consommation aujourd’hui. Il faut aussi saluer la performance de l’acteur non professionnel qui joue le rôle de Michel. Il *est* Michel, à cœur ouvert jusque dans son intimité la plus cachée. Et puis, la sublime bande son… J’ai écouté en boucle pendant des jours Party Girl et I’ll be a woman de Chinawoman (que j’ai découverte), morceaux enivrants, qui collent au film comme une deuxième peau. Pas si douce.Voir plus


seemleo1

il y a 10 ans

Une fiction se déguisant en documentaire des bas fonds de l'est de la France avec l'accent AOC et des dialogues rocailleux. Dans les décors gris et des situations lessivées par la banalité, on découvre des gens s'accrochant à la vie au travers de l'amitié et de l'attachement amoureux.
En terme d'approche scénaristique, de choix des acteurs amateurs qui jouent leur propre rôle ainsi que leur liberté de ton et de texte, le film fait penser à "'entre le murs" Palme d'or de 2008. La symbiose fiction/réalité est tellement évidente que l'on repart avec une seule question en tête : quelle est la part exacte de l'une et de l'autre ? Le parcours de vie de la Mamy-Cabaret était intéressant à dépeindre. A voir.Voir plus


CineFiliK

il y a 10 ans

Cinéma brut et à fleur de peau ; cinéma du réel où les personnage jouent leur propre rôle. Angélique, papillon de nuit insaisissable, séduit par sa vérité et son esprit libre. Mais son côté excentrique et sa vulgarité nous gardent à distance. 4.25/6


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