Sévère et imperturbable, Michel Racine est un Président de cour d’assises redouté. Chargé d’une sordide histoire d’infanticide, où un jeune père est accusé d’avoir tué son bébé de quelques mois, il affronte en plus une grippe qui le met dans un état second. Mais le morne quotidien de cet homme solitaire et séparé de sa femme va changer lorsqu’il découvre le jury qui l’assistera dans cette affaire. Car parmi les jurés, il reconnaît le visage d’une femme…

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L’Hermine est un film d’une élégance subtile, qui frappe par surprise. Pas de grand numéro de Fabrice Luchini, bien moins verbeux que d’ordinaire, ni de film populaire comme Christian Vincent (Quatre étoiles, Les Saveurs du palais) a réalisé par le passé ; ni vraiment un film de procès, ni entièrement une comédie dramatique sur un amour compliqué. L’Hermine se situe plutôt à la croisée des chemins, préférant ne pas choisir son camp pour rester en équilibre, comme les membres du jury face aux incertitudes de l’affaire de meurtre. Privilégiant les silences et les regards, refusant de plonger tête baissée dans la double intrigue du procès ou de la romance, le réalisateur orchestre avec beaucoup de finesse et de sensibilité la rencontre des deux univers, offrant à chacun suffisamment de matière pour les rendre passionnants et infiniment touchants. Luchini, récompensé par un Prix d’interprétation au festival de Venise, étonne dans une partition sobre et tendre, face à la merveilleuse Sidse Babett Knudsen, révélée dans la série Borgen. L'émotion tout en retenue qui se dégage de leur histoire, ainsi que la tension autour du procès et de l'utilité de la justice, font de L'Hermine un film fort et lumineux.