Peur de rien France 2015 – 119min.
Critique du film
Peur de rien
Paris, 1993. Arrivée du Liban, Lina, 17 ans, décide de quitter la maison de son oncle et sa tante en banlieue parisienne pour mener sa propre vie, loin du cadre familial. Sans argent ni amis, mais avec une curiosité et une effronterie presque inconscientes, elle se rapproche de quelques étudiantes à l’université, trouve un endroit où dormir, trouve un travail, découvre l’histoire de l’art et commence à tomber amoureuse. Elle trace peu à peu sa route, déterminée à s’installer, et se trouver, en France.
Plus lisible et donc accessible que les précédents films de la Libanaise Danielle Arbid (Dans les champs de bataille, Un homme perdu avec Melvil Poupaud), Peur de rien dessine le portrait doux et amer d’une époque et d’une jeune femme. Les deux sont en pleine ébullition, traversés et animés par des émotions et courants contradictoires passionnés, tour à tour léger et brutal. Le récit d’apprentissage de l’héroïne, qui découvre la vie, l’art et l’amour, entre en collision avec les mouvements politiques, la réalité administrative, les limites de la liberté. Classique dans ses ficelles, Peur de rien offre une fenêtre nostalgique touchante sous la forme d’une chronique sentimentale, peuplée de savoureux seconds rôles (Paul Hamy, Dominique Blanc, India Hair, Clara Ponsot, Vincent Lacoste) qui traversent le ciel de l’héroïne, incarnée par la formidable Manal Issa, révélation incontestable. Discret et sobre, le film ménage ses effets, offrant une parenthèse romanesque enivrante et sensuelle, à son image.
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