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Vierge sous serment Albanie, France, Allemagne, Italie, Suisse, Kosovo 2015 – 87min.

Critique du film

Vergine giurata

Critique du film: Geoffrey Crété

Hana a grandi dans un petit village reculé d’Albanie où le destin des femmes se résume à vivre sous la tutelle d’un homme, sans aucune liberté ni espoir. Pour échapper à cette prison, elle décide de se plier à une tradition ancestrale : elle fait le serment de rester vierge à jamais et de vivre comme un homme. Désormais, Hana est Mark, et va tenter de trouver sa place dans le monde, loin de son village isolé, alors même qu’elle s’approprie peu à peu sa sexualité.

Vierge sous serment dit au moins une chose : Alba Rohrwacher est une actrice épatante. L’Italienne découverte dans Amore, La Solitude des nombres premiers ou encore Les Merveilles, qui a entamé une carrière internationale avec Tale of Tales et Hungry Hearts, incarne avec une force à la fois évidente et étrange l’héroïne de cette histoire insolite de féminité contrariée et d’éveil sexuel, très loin des sentiers battus. Son corps androgyne et sa gravité silencieuse participent pour beaucoup à l’atmosphère du film de Laura Bispuri, adapté du roman de l'Albanaise Elvira Dones, filmé avec beaucoup de finesse malgré un scénario manquant parfois d’efficacité et d’énergie. Mais parce qu’il questionne l’identité sexuelle de son personnage sans lourdeur ni morale, Vierge sous serment est un film qui compte (et compte sur le spectateur, plutôt que de lui donner une Vérité ou une leçon de morale).

19.02.2024

3

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Commentaires

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CineFiliK

il y a 8 ans

Pensée du jour : Tu seras un homme, ma fille

Il est une tradition ancestrale en Albanie de pouvoir faire d’une fille un garçon quand les héritiers mâles viennent à manquer. Hana, orpheline recueillie par une famille de montagnards, fait le serment à l’adolescence de respecter les règles du « Kanun ». Cheveux coupés, poitrine bandée, vêtements masculins, va-t-elle supporter son travestissement et renoncer à jamais à sa féminité ?

Coutume d’un autre âge qu’on peine à comprendre et à accepter. Ainsi, pour être aussi libre qu’un homme et pouvoir parler en premier, boire de l’alcool, fumer, posséder une arme ou jouer de la musique, une femme doit nier ce qui fait sa différence. Afin d’être considérée, elle doit répudier toute sensualité et jurer de rester vierge jusqu’au dernier jour. Alternant passé et présent, ce film un peu froid s’appuie sur cet archaïsme culturel au goût d’ailleurs pour s’interroger également sur l’identité féminine au sein de la société occidentale. Réfugiée en Italie, haut lieu de la Renaissance, Hana va petit à petit redécouvrir son corps et l’être qu’elle tait depuis l’enfance.

(6.5/10)
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