Song to Song Etats-Unis 2017 – 129min.
Critique du film
Song to Song
Depuis La Balade Sauvage jusqu’à The Tree of life qui lui vaudra la palme d’or à Cannes en 2011, Terrence Malick questionne l’existence et ses origines tout en peignant des fresques sur l’histoire des Etat-Unis. Avec Knight of Cups en 2015, il plonge ses réflexions dans l’enfer hollywoodien et ce nouveau Song To Song prolonge son exploration des mythes contemporains. Cette fois le Rock et la scène musicale à Austin servent de support pour de nouvelles divagations philosophiques.
Michael Fassbender interprète Cook un séducteur excentrique et producteur de musique qui s’attira les charmes de la talentueuse Faye intérprétée par Rooney Mara. Mais la romance se dégrade après une pool party et une rencontre avec un songwriter interprété par Ryan Gosling. Sur fond de sexe, de drogues et Rock’n Roll, Natalie Portman, Cate Blanchett et Lykke LI se joignent à la parade amoureuse. C’est donc l’histoire d’un triangle amoureux à géométrie variable. Et loin du pop-corn movie dominical, Terrence Malick nous compose une nouvelle oeuvre lyrique et picturale saisissante.
Il faudra être amateur du genre tant le style surexploite parfois son ingéniosité pour les silences et les envolées oniriques. Mais une fois passées les 30 premières minutes, les plus masochistes découvriront une énigme sur l’amour, l’absurdité de l’existence, les paradis perdus et la célébrité. Le désenchantement des personnages s’enrobe d’une beauté mélodramatique envoutante. A l’image de leurs amours, leurs réalités et leurs addictions sont plurielles. Il ne sera donc pas étonnant de les voir côtoyer Iggy Pop ou encore Patti Smith qui, devenus des icônes, portent en eux le sens des réalités alternatives.
Song To Song est une introspection sur le sens de l’existence et ses dérives. Les voix off et la caméra de Mallick travaille d’ailleurs l’intimité des personnages avec finesse et place le spectateur dans une position de confident surnaturel. Nous retrouverons toute une symbolique de la nature chère à Mallick et le montage apporte la fluidité nécessaire à cette nouvelle énigme. C’est un coup de maître narratif tâché néanmoins de quelques longueurs qui peuvent empêcher d'atteindre le nirvana.
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Commentaires
3.5: L'amour sorcier
Austin, Texas: 2 couples, 2 passions torrides avec leurs lots de trahisons, de déceptions, de désirs et de désillusions. Et au milieu, la musique dans toute son étendue.
Le style Malick, l'on le connaît et il n'évolue guère: une caméra parcourant tout le champ de l'écran et faisant passer l'intrigue au second plan derrière les tableaux visuels suggérés. Song to song ne fait pas exception à la règle et pour tout novice du réalisateur, le style peut laisser de glace.
Mais le feu de Lucifer, dont deux de nos protagonistes sont atteints, déploie sa puissance et parvient à embarquer les habitués du style Malick: les actrices (Rooney, Natalie, Cate...et Patti) sont exposées face à diverses visions du désir: charnel, musical, tendre, épanoui. Et les mâles ne sont pas en reste, particulièrement Fassbender véritable Lucifer du désir.
Et comme souvent chez Malick, la musicalité joue un rôle presque primaire, de par la trame en marge d'un festival de rock, de par des teintes mélangeant jazz, classique et gospel. Et de par des apparitions d'iguanes de la musique dont les notes résonnent dans nos têtes.
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Malgrė un casting attrayant ce film est une supercherie. Aucun fil rouge, répétitions des scènes dans un style propre au film du début à la fin de celui-ci. La participation expéditive de quelques stars du rock totalement superflue.
Passez votre chemin, il n'y a rien à voir, vous êtes prévenus… Voir plus
“Les chansons d’amour”
Le cœur de Faye vacille entre BV, chanteur en devenir, et Cook, producteur important de la scène musicale. Séduction, sentiments croisés, brûlures et culpabilité.
Elle désire vivre sa partition, portée par un vent de liberté, chanson après chanson, baiser après baiser. Mais le sexe, la drogue et le rock’n’roll ne sont que des jouissances furtives, des bonheurs illusoires. Le trio en apesanteur finira par atterrir. Devenu quatuor, il perd l’instabilité intrinsèque à son équilibre fragile. Les élans impressionnistes de Malick sont magnifiques. Son casting quatre étoiles, orné de caméos prestigieux, a tout d’une suite luxueuse. La beauté imagée enlace, délasse et lasse hélas. De cette histoire fragmentée, intemporelle, il ne reste que quelques notes. Telles ces perles tombées du collier porté par Cate Blanchett qui se casse et se délite pour laisser un écrin vide.
6/10… Voir plus
Dernière modification il y a 7 ans
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