Call Me by Your Name Brésil, France, Italie, Etats-Unis 2017 – 132min.

Critique du film

Call Me by Your Name

Adrien Kuenzy
Critique du film: Adrien Kuenzy

Elio, 17 ans, rencontre Olivier, un jeune universitaire de 24 ans lors de l’été 1983 au nord de l’Italie. Les deux jeunes hommes tombent amoureux…

Elio provoque des rencontres, tout en les évitant ; il désire aussi Olivier, tout en le détestant. Et Olivier, plus âgé, ne laisse rien transparaître… Chez les deux protagonistes, le désir et la peur s’allient pour ne devenir qu’un : une forme d'impuissance face à l’énormité des sentiments. Avec une rare sensibilité, le film parvient à conjuguer la beauté du verbe avec des éléments qui le dépassent ; l’indicible des gestes, le secret des regards. Lorsque les mots ne suffisent plus, les souffles reprennent de l'importance et le film compose avec le désir de l’instant présent et l'oubli à la mélancolie. Par petites touches, le film met aussi en lumière une quête presque impossible pour Elio et Olivier : celle de s'aimer par dessus tout.

Si Elio baigne depuis son plus jeune âge dans un monde d’universitaires et parvient à mêler des notions théoriques autour de l’amour, un vide persiste autour de lui : « Je ne sais rien du tout de ce qui compte». Adaptation du roman éponyme d’André Aciman (2007), le film a fait un très beau parcours dans les festivals. Armie Hammer, dans le rôle d’Olivier, délivre des regards d'une intensité encore jamais atteinte dans ses précédentes compositions. Timothée Chalamet qui incarne Elio est bouleversant d’innocence et de sensualité; il illumine la pellicule. Ne manquez pas cette perle!

20.02.2024

5

Votre note

Commentaires

Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.

Login & Enregistrement

Casper73

il y a 6 ans

Sur un caprice de Bach.
D’idylliques vacances au Nord de l’Italie. Un amour naissant filmé avec pudeur et respect. Un film subtil dont le phrasé souligne l’universalité du sentiment amoureux.


vincenzobino

il y a 6 ans

Les vestiges de l'amour
Les années 1980, Lombardie: Elio, 17 ans, vit une belle passion avec Marzia. Tout change lorsque Oliver, professeur d'archéologie, débarque dans la pension familiale pour seconder le père d'Elio dans ses travaux. Une attirance se dessine entre le professeur et son jeune Apollon. Mais à 17 ans, a-t-on la notion du désir réel, ou cela s'apparente-t-il à une épreuve?
Le voici donc cet Oscar de la meilleure adaptation écrit par James Ivory. Et l'exercice de montrer le désir sur toutes ses formes, sans choquer les moins progressistes était périlleux. Il est brillamment réussi.
La beauté des paysages italiens, le parfum des plantes et de l'eau, la gastronomie italienne et la pudeur du traitement : nos sens sont récompensés par cette troublante histoire d'amour. Ils sont tous mis à contribution et la saveur du film ne nous quitte pas.
Timothee Chalamet, présenté comme la révélation de ce début d'année, nous gratifie d'une prestation tout en retenue, tel Elio, et donc marquante. En Apollon, Arnie Hammer marque son territoire dans une composition inédite.
La musicalité est l'autre fil rouge: que ce soit au piano (séquence exquise sur Bach) ou par l'ultime chant évoquant à merveille le ressenti final d'Elio, elle contribue à cette quiétude ressentie par nos sens, de même que la compassion paternelle extraordinaire qui illustre que le bonheur, tout le monde le mérite. Si vous désirez également les ressentir, ce film est a recommander...Voir plus

Dernière modification il y a 6 ans


CineFiliK

il y a 6 ans

“L’été en pente douce”

Les parents d’Elio accueillent dans leur grande maison italienne, Oliver. Cet universitaire américain, qui doit effectuer des recherches pour sa thèse, ne laisse pas indifférent le garçon de 17 ans.

Que la vie paraît douce sous le soleil de l’Italie. L’été s’est imposé en cette année 1983. Dans ce milieu bourgeois bohème où le quotidien est bercé par l’art, l’histoire et la musique, on échange en mélangeant les langues, lors d’une baignade ou d’un repas en famille. Par son éducation privilégiée, Elio – la nouvelle étoile Thimotée Chalamet – semble déjà tout connaître, tout maîtriser. Il ne lui manque que l’essentiel. A l’approche de l’apollon américain, ses repères fondent, emportés par un désir insatiable et nouveau : une volonté de plonger, le plus naturellement du monde, en cet être venu d’ailleurs. Chassé-croisé, course-poursuite et faux-semblants participent au jeu de séduction. Jusqu’à l’échange des prénoms pour ne former plus qu’un.

Porté par le regard bienveillant et discret de parents concernés, le film évite les écueils de la romance sulfureuse, niaise ou tragique. Ne sombrant jamais dans la vulgarité provocante, en dépit d’un érotisme patent, il possède l’aura d’une parenthèse enchantée, juste le temps d’une saison. Car sans la peine ni le chagrin, le bonheur ne serait pas.

8.5/10Voir plus

Dernière modification il y a 6 ans


Autres critiques de films

Gladiator II

Red One

Venom: The Last Dance

Le Robot Sauvage