Été 93 Espagne 2017 – 94min.
Critique du film
Estiu 1993
Suite à la mort de ses parents, Frida, 6 ans, quitte Barcelone. Elle part vivre à la campagne chez son oncle et sa tante, ainsi que leur petite fille de 3 ans. Alors qu’ils essaient de la soutenir du mieux qu’ils peuvent tout en trouvant un moyen de reprendre son éducation en main, Frida apprend à gérer son deuil. Le temps d’un été, elle va essayer de trouver sa place dans une nouvelle famille et un nouveau monde.
La réalisatrice Carla Simón s’est inspirée de sa propre enfance pour imaginer Ete 93 : elle aussi a perdu ses parents alors qu’elle n’était qu’une enfant, et a dû quitter la ville pour la campagne. Il y a donc une évidente sincérité dans son film, et un soin apporté au portrait de Frida, une petite fille dont elle raconte les luttes intérieures et la tristesse avec beaucoup de pudeur et de justesse. C’est toutefois une force trop discrète dans le film (tourné en catalan), qui manque par ailleurs de direction. A force de trop se reposer sur une mécanique de chronique, centrée sur un quotidien et quelques éclats au milieu des silences et des échanges a priori anodins, Ete 93 finit par perdre de son intérêt jusqu’à avoir une couleur trop banale.
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Commentaires
“La fin de l’innocence”
Devenue orpheline, Frida, 6 ans, est accueillie dans la campagne catalane par son oncle, sa femme et leur petite Anna. Une famille recomposée malgré elle, en quête d’un nouvel équilibre.
Boucles noirs, pieds nus, sourire espiègle, Frida ressemble à une Heidi espagnole. Sa mère est morte dans des circonstances qu’on préfère lui taire, par crainte et par honte. Comment comprendre dès lors et faire son deuil ? La fillette se tait, boude, provoque, mais ne pleure pas. Comme si ce drame la contraignait de grandir trop vite. La fin de l’innocence et de l’insouciance pour ainsi dire symbolisée aussi par l’apparition de la maladie. Tournée à hauteur d’enfant, l’œuvre repose sur ses deux jeunes comédiennes étonnantes. Leurs échanges et jeux tournés en plans-séquences sont des bulles de fraîcheur dans la langueur estivale. Avec retenue, la réalisatrice reconstitue une histoire et une époque qui lui sont très personnelles. Malgré la mort en arrière-plan, elle nous offre une régression nostalgique en pente douce, comme à la vue d’un vieux film de vacances retrouvé.
7/10
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Dernière modification il y a 7 ans
Ce passé avec lequel composer.
Avec ce premier film, la Catalane Carla Simon Pipó nous offre une mosaïque de son enfance au coeur d'une saison d'orages. Sans pathos, empreint du regard de la réalisatrice récompensée par un premier prix au festival de Berlin, il offre une fresque d'une certaine résilience enfantine.
"Tu ne pleures pas" "t'es morte" lance un gamin à Frida lors d'un jeu. Ainsi débute le film. La fin traversera en miroir ce prélude.
Filmé à hauteur d'enfant, on plonge dans l'univers intensément délicat de la jeunesse glacée par un drame. Suite au double décès de ses parents, Frida, 6 ans, se verra contrainte à déménager chez sa tante et son oncle devenant ainsi la sœur aînée de sa jeune cousine de 3 ans. Ville à campagne. Amitiés enfantines à une certaine ostracisation. La greffe est difficile, malgré l'amour de sa nouvelle famille. Un nouvel enracinement entravé mais certainement aussi nourri par l'interrogation, la révolte, les jeux, la jalousie, la candeur qui émaillent un drame privé et sociétal. Le non-dit de la maladie et de l'ombré souligne l'effacement de certaines réactions et conversations pour aboutir à la joie d'une glace partagée dans les rires. Un kaléidoscope du temps des secrets qui sera le tuteur d'un amour partagé et accepté ramifié par l'adoption des cœurs.… Voir plus
Dernière modification il y a 7 ans
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