Good Time Etats-Unis 2017 – 101min.
Critique du film
Good Time
Après avoir braqué une banque à New York, Connie et son frère Nick pensent avoir gagné. Mais l’opération tourne mal et très vite, la police est sur leur piste. Si Connie leur échappe, Nick est arrêté. Déterminé à lui venir en aide, il va s’embarquer le temps d’une longue nuit dans les bas-fonds de New York pour le faire évader.
S’il fallait encore une preuve que Robert Pattinson est définitivement devenu l’un des jeunes acteurs les plus intéressants actuellement, ce serait Good Time. Valorisé chez David Cronenberg avec Cosmopolis et Maps to the Stars, vu récemment dans The Lost City of Z de James Gray, l’acteur écoute aussi le pouls du pur cinéma indépendant américain pour s’embarquer dans le trip des Joshua et Ben Safdie. Réalisateurs de The Pleasure of Being Robbed, les deux frères composent un thriller tendu, intense et bordélique, où les couleurs, les mouvements de caméra et la musique se mélangent pour offrir des montées d’adrénaline irrésistibles. C’est certainement ça qui a le plus intéressés les cinéastes, dotés d’un scénario basique et de personnages qui auraient été parfaitement fades ailleurs. Good Time pourra sans nul doute en laisser certains circonspects, voire exaspérés, mais celui qui se laisse porter y trouvera un plaisir explosif.
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Commentaires
“La nuit fauve”
Le braquage paraissait si simple. Il aurait pu réussir si Nick n’avait pas fini par paniquer et courir lors d’un contrôle de police. Se sentant responsable, son frère Constantine va tout faire pour le sortir de prison. Quitte à s’enfoncer encore plus.
Les nuits new-yorkaises n’appartiennent pas aux frères de sang du Queens qui espèrent fuir le déterminisme. Elles préfèrent engloutir ces perdants choisis, appâtés par l’argent facile qui n’a jamais fait leur bonheur. Pas de répit donc pour « Connie », acculé par une succession de mauvais choix et une caméra collée à son visage. Une proximité contraignante qui s’impose d’emblée au spectateur. Menotté au personnage, il se noie avec lui dans un tourbillon d’eau sale peinant à retrouver un second souffle. L’angoisse et la tension montent dans cet océan d’imprévisibilité au rythme d’une musique électronique dissonante. L’asphyxie est proche, parasitée par quelques appels d’air. De l’absurde, de l’étrange, des rires échappés. En dépit d’un fatalisme trop vite ressenti, le spectacle étonne à en devenir presque fascinant. Cela reste beau une ville, la nuit. Un train cosmopolite hanté par des fantômes quêtant la sérénité qu’on leur refuse. Le « bon temps » promis dans le titre n’est qu’un leurre d’une ironie mordante, mais l’expérience éprouvante impressionne.
7/10… Voir plus
Dernière modification il y a 7 ans
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