Hotel Jugoslavija Suisse 2017 – 78min.
Critique du film
Hotel Jugoslavija
L’Hotel Jugoslavija, bâtiment mythique construit au début des années 70 à Novi Belgrade en Yougoslavie, a été un symbole et un témoin des différents moments qui ont façonné l’ex-Yougoslavie : de Tito à Milosevic ; du socialisme au nationalisme, des bombardements de l’OTAN au libéralisme corrompu. Aujourd’hui il hante toujours le paysage belgradois comme un miroir tendu à une Serbie en quête de nouveaux repères.
Présenté en octobre dernier lors du Festival de São Paulo, Hotel Jugoslavija a été diffusé en avant-première européenne il y a quelques semaines dans la section Panorama documentaire du Festival de Berlin. Avec son premier long-métrage, Nicolas Wagnières s'attarde sur le célèbre Hotel Jugoslavija, symbole d'un Belgrade désormais révolu. Il mélange alors ses souvenirs d'enfance lors de ses vacances en Yougoslavie à de nombreuses images d'archives sur l'évolution de cet hôtel tout en apportant une réflexion sociologique sur le passé de cette nation disparue et de ce socialisme déchu par l'Histoire.
Sa vision des événements et de l'Histoire de cet hôtel, le cinéaste suisse la délivre dans une voix-off accompagnée par les témoignages de sa mère, d'anciens employés de l'hôtel ou d'un ancien ministre yougoslave. Nicolas Wagnières n'oublie pas pour autant de laisser au bâtiment le soin de se dévoiler lui-même. Au travers de nombreux plans lumineux, chaque mur, chaque escalier ou chaque fenêtre semblent ainsi s'exprimer et révéler les meurtrissures de leur passé. Mêlant nouveau roman et cinéma, „Hotel Jugoslavija“ se compose d'un monologue intérieur entre l’écrit et la pensée; un film très littéraire appuyé par la voix-off de son réalisateur, un peu trop, peut-être. Mais dans ses moments de pure contemplation, Hotel Jugoslavija se révélera passionnant.
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