Une quadragénaire issue de la haute bourgeoisie chilienne tente d’échapper au rôle que son père, puis son mari, ont toujours défini pour elle. Elle éprouve aussi une étrange attirance pour Juan, son professeur d’équitation, ex-colonel suspecté d’exactions pendant la dictature. Mais cette liaison ébranle les murs invisibles qui protègent sa famille du passé. Jusqu’où Mariana, curieuse, insolente et imprévisible sera-t-elle capable d’aller ?

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Los Perros (signifiant « les chiens ») est le deuxième film de fiction de la réalisatrice chilienne Marcela Said. Présenté à la Semaine de la critique, il aborde des thèmes déjà fouillés par la cinéaste lors ses précédents documentaires, I love Pinochet et El Mocito. Si dans ces deux films les discours engageaient frontalement la politique du pays, Los Perros aborde de manière détournée et à travers le prisme de la fiction les ressentiments qui découlent de l’horreur du régime Pinochet, ainsi que la responsabilité que portent encore aujourd’hui certains groupes dans le pays. «Si les militaires ont été traduits en justice pour leur rôle sous la dictature, les classes dirigeantes qui ont soutenu Pinochet et se sont enrichies sous sa tutelle, ont jusque-là toujours été blanchies » explique la réalisatrice. Dans ce contexte Los Perros prend parti d’aborder ces lourds sujets à travers le particulier des rapports entre certains personnages, plaçant en toile fond le contexte politique du pays. Mariana cherchera-t-elle à en savoir plus au sujet de cet ex-colonel qui la fascine tant ? Le film déploie avec une belle subtilité des portraits très équivoques. Le personnage de Marina représente le bien et le mal tout en ressassant un passé peu glorieux; le film parvient ainsi à montrer la complexité des sentiments humains.