Minuscule - Les Mandibules du bout du monde France 2018 – 92min.
Critique du film
Une suite qui vaut le coup d’oeil ?
Entre Mission : Impossible et James Bond, Minuscule - Les Mandibules du bout du monde remet en scène la coccinelle et ses amies. Suite à un malheureux accident, le petit insecte à carapace rouge et noire doit quitter son Mercantour natal afin de sauver sa progéniture propulsée par inadvertance dans un colis pour la Guadeloupe. Nouveau monde, nouvelles rencontres et nouveaux dangers… La grande aventure (re)commence !
Avant toute chose, il faut savoir que l’aventure Minuscule a commencé il y a une quinzaine d'années. Lorsque deux cinéastes (Thomas Szabo et Hélène Giraud) passionnés par la nature et l’environnement se sont vus proposer par Futurikon de créer une série télévisée ainsi qu’un premier long-métrage, lequel sortira en 2014. Produit par Philippe Delarue, Minuscule - La vallée des fourmis perdues est une vraie réussite qui a reçu un an après sa sortie en France métropolitaine le César du meilleur film d’animation.
Fourmillante de nouvelles idées, d’encore plus de détails et de précisions, les deux réalisateurs ont pensé plus grand pour leur nouvelle épopée. Minuscule 2 s’ouvre sur le même plan que le volet précédent : à savoir une vision d’ensemble sur la vallée du Mercantour, toujours aussi belle et magique. Mais cette fois, elle apparaît sous les premiers flocons de neige et sur fond d’une musique aussi solennelle qu’envoûtante. Signée Mathieu Lamboley, cette partition nous plonge d’emblée dans cette nouvelle aventure.
Auparavant réduits à de simples silhouettes, les humains prennent cette fois une part plus qu’active dans ce second volet. C’est par exemple à cause d’eux que la petite coccinelle se retrouve prisonnière d’un carton à destination de la Guadeloupe, ou que l’écosystème des bords de plages de l’archipel guadeloupéen est menacé.
C’est qu’il y a énormément de sous-textes dans Minuscule - Les Mandibules du bout du monde. La problématique de l’environnement et de sa préservation, bien évidemment, le respect de la nature et de l’écosystème qui nous entoure, mais aussi des problématiques plus personnelles comme l’émancipation et les premières amours. Des intrigues plutôt adultes qui parviennent à être racontées avec assez de justesse et de poésie pour susciter de l’empathie auprès des plus petits comme des plus grands. Parallèlement à cette histoire centrale, se déroule une intrigue aux accents de buddy movie.
La fourmi et la petite araignée solitaire sont aussi de la partie. Devenues copines, les deux comparses vont même jusqu’à voyager dans un bateau volant qui les mènera en Guadeloupe. En passant par Là-Haut, Pinocchio, l’Odyssée d’Homère ou encore Terry Gilliam, Thomas Szabo et Hélène Giraud s’amusent à rejouer les contes classiques et modernes, bien que la concordance soit un petit peu mise de côté.
Bien évidemment en cinq ans, les outils numériques ont évolué. Mêlant harmonieusement prises de vues réelles et animation, les rendus numériques atteignent ici des sommets de virtuosité et de maestria. La technique de la photogrammétrie permet un rendu encore plus précis, détaillé et fidèle à la réalité.
En bref !
Si l’absence de dialogue peut en rebuter certains, la musique de Mathieu Lamboley permet efficacement d’oublier cette dernière et de plonger son spectateur dans le monde magique de Minuscule. Encore plus épatant que le premier opus, Minuscule - Les Mandibules du bout du monde est sans conteste une suite de haute volée. Chapeau la France.
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