La Grande Aventure Lego 2 Australie, Danemark, Etats-Unis 2018 – 107min.
Critique du film
Une suite qui ne casse pas des briques
En 2014, le duo Phil Lord et Chris Miller signait avec La Grande Aventure Lego un film d’animation ambitieux, jouissif, extravagant ; et totalement assumé à l’ambiance riche et fournie qui vous emportait dans des tourbillons de Lego à 200 à l’heure. Les blagues fusaient et l’humour était le fer de lance du film. Pourtant, est-ce qu’il était nécessaire de renouveler l’expérience au travers d’une suite ?
Il y a quelques années, La Grande Aventure Lego avait réussi à tenir son pari. Le film était drôle, touchant, mignon, jouait intelligemment avec les codes du cinéma hollywoodien et proposait un côté assez méta avec notre rapport avec les jouets sans pour autant tomber dans le cliché du produit marketing. Lego oblige, évidemment. Un numéro d’équilibriste en somme qui a parfaitement tenu sur la durée. De là à en proposer un second opus, le contrat était risqué mais réalisable. Encore fallait-il réussir à insuffler la même énergie !
Bien que le duo Phil Lord & Chris Miller soit crédité au sein du film, puisqu’ils ont coécrit le scénario, c’est le réalisateur Mike Mitchell qui est passé derrière la caméra. La Grande Aventure Lego 2 commence exactement où s’achevait son grand-frère. Désormais le ton est plus froid, plus adulte, les ambiances enfantines et colorées sont remplacées par des influences plus noires et sérieuses à la George Miller. Passant de Pacifim Rim à Mad Max, les premières références installent le contexte du film : le monde entier a grandi et évolué, excepté un personnage, le sympathique Emmet qui reste toujours fidèle à lui-même et à sa niaiserie candide. Pendant ce temps sa copine broie toujours autant de noir et Batman continue d’entreprendre ses aventures en solo.
En somme, une introduction qui est dans la digne veine du premier volet. Mais, une fois ces premières minutes passées, c’est la catastrophe. Tout s’enchaîne, se mélange dans un gloubi-boulga inexplicable, insensé, à la croisée des chemins entre le drôle, l’atypique, le bizarre et la surdose. Les clins d’oeil et les références fusent mais elles ne marchent pas toujours. Elles plairont certes, à bon nombre de spectateurs, mais seront principalement incompréhensibles des plus petits. Notamment les blagues plus « méta » comme celle de Chris Pratt, doubleur officiel d’Emmet en VO, qui devient un aventurier à la fois pilote de vaisseau spatial et dresseur de raptors, en référence aux films Les gardiens de la galaxie et Jurassic World. Ainsi vient le plus gros défaut du film : à force de privilégier les blagues pour faire rire la galerie, les scénaristes perdent de vue leurs fondamentaux à savoir la trame principale de l’histoire.En bref !
Malgré ses multiples niveaux de lecture, La Grande Aventure Lego 2 a bien du mal à tenir un fil conducteur. Avec ses multiples gags à répétitions le film souffre d’un problème de rythme. Parfois une suite n’est pas forcément aussi brillante et réussie et il faut savoir se contenter d’une aventure « pas trop mal ». N’est-ce pas Lord ?
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