La lutte des classes France 2019 – 104min.
Critique du film
La comédie feel good qui ne dépasse pas les clichés.
À travers la question centrale du film, qui pourrait se résumer à « peut-on et doit-on conserver ses idéaux à n’importe quel prix ? », Michel Leclerc explore aussi bien les contradictions de la gauche que des thèmes plus que jamais d’actualité comme l’égalité des chances, la mixité sociale, le repli communautaire ou la peur de l’autre. Sur fond d’éducation, de religion et de contexte socio-culturel, les clichés ont la peau dure et le réalisateur ne les évite malheureusement pas. Pire, il fonce dedans tête baissée. Alors que les clivages religieux et culturels n’ont jamais été aussi présents qu’aujourd’hui, La Lutte des classes offre sur un plateau toutes les idées reçues des uns et des autres, ne parvenant pas à dépasser les images préconstruites d’une société plus que divisée.
Bien que attachants, les personnages qui habitent cette fiction continuent d’alimenter les clichés. Un couple mixte incarné par Leila Bekhti et Edouard Baer, une institutrice inutile et pas loin du burn-out, un directeur des écoles désabusé (Ramzy Bedia) et un voisin juif parano, la ribambelle de personnages caricaturaux, bercés par une musique d’une niaiserie navrante, se démènent dans un récit qui donne parfois le sentiment de tourner en rond. Malgré quelques scènes plutôt drôles, l’ensemble n’arrive pas à convaincre.En Bref !
Reposant sur des vraies questions et enjeux de société, cette comédie feel good se donne pour mission de rassembler, quitte à caricaturer, mais regroupe tous les clichés qu’elle dénonce. Une comédie française tout juste divertissante qui ne fera pas date.
Votre note
Commentaires
Après une vie de bonne conscience bobo et plusieurs années en Tunisie, j’ai eu un plaisir jouissif à suivre Édouard Baer empêtré dans ses contradictions. Après, tout le monde peut ne pas aimer. Mais moi, j’ai adoré!
Tous les personnages sont caricaturaux et c'est ce qui en fait un film souvent drôle. Une bonne critique des bobos et de leurs contradictions. De quoi nourrir bien des discussions ! La fin est grotesque.
“L’école est finie ?”
Sofia et Paul quittent Paris pour une maison à Bagnolet. Mais le quartier d’enfance de la jeune femme a changé au fil des ans. Pour le bien de Corentin, leur fils unique, le couple, plein de principes et d’idéaux, hésite aujourd’hui entre école publique et privée.
Française arabe née en banlieue, elle est aujourd’hui avocate spécialisée en droit de la famille dans un grand cabinet d’avocat parisien. Batteur athée dans un groupe punk dépassé, lui n’a « rien d’autre à foutre » que d’assister à la réunion des parents d’élèves. Le duo improbable est incarné par les mal assortis Leïla Bekhti et Edouard Bear. Il leur suffit, en une première scène, de débattre sur l’éthique de la spéculation immobilière pour nous convaincre avec le sourire.
De gauche à droite, le film oscille avec humour entre clichés, caricatures et vérités. A l’image de ce petit garçon incapable de marcher droit, il grimpe en chemin sur de multiples obstacles pour mieux les surmonter. Noirs, Blancs, riches, pauvres, Arabes, Juifs, Chinois, port du voile, laïcité et BIO, tout y passe, frisant la chute jusqu’à l’absurde. Comme Mlle Delamarre, l’institutrice, qui se noie dans les litotes et euphémismes du charabia de l’éducation nationale, le politiquement correct est sans effets. Pour tenter de s’entendre, il faut commencer par s’écouter. Pas besoin de croire en Dieu pour croire en l’autre.
7/10… Voir plus
Dernière modification il y a 5 ans
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