Venise n'est pas en Italie France 2019 – 95min.

Critique du film

Impossible est Chamodot

Sven Papaux
Critique du film: Sven Papaux

Après Venise n’est pas en Italie, Ivan Calbérac adapte son propre roman, paru en 2015, qui avait déjà eu droit à une pièce de théâtre. L’histoire d’Émile, un jeune en décalage avec sa famille, dont la rencontre avec Pauline va chambouler la vie.

Les Chamodot sont comparés au Gypsy King dans le quartier. Le benjamin de la famille, Émile, ne goûte pas aux fantaisies de son père, Bernard, et encore moins aux gâteaux sans gluten de sa mère, Annie. La famille vit dans une caravane tandis qu’Émile vit dans une chambre aménagée dans le garage de la voisine, Marie-France. Pas une vie folichonne. Mais sa rencontre avec Pauline, fille d’un chef d’orchestre de renommée internationale et d’une mère dépressive, va chambouler sa vie, la rendre un peu plus légère et plus colorée. Mieux, elle l’invite à venir la voir à Venise pour son concert. Seul souci : les parents désirent le suivre et donc lui coller la honte jusqu’en Italie.

Annie (Valérie Bonneton) teint les cheveux d’Émile pour qu’il soit plus beau. Bernard (Benoît Poelvoorde) est un expert en citations (fausses) et commercial dans la vente de système d’alarme. Il y a Fabrice (Eugène Marcuse), le frère un peu violent mais aimant avec son petit frère. Un portrait familial peu reluisant, que le jeune lycéen ne goûte guère. Alors quand Émile (Helie Thonnat) rencontre son âme soeur, Pauline (Luna Lou), il commence à avoir honte de sa famille, qu’il ne trouve pas à la hauteur de celle de Pauline, plus aisée, plus dans les normes sociétales. Venise n’est pas en Italie, qui ne fait aucunement référence à Serge Reggiani, si ce n’est à la fin, entame un long périple à travers la France et l’Italie avec pour objectif de resserrer les liens familiaux. Convenu, prévisible, l’histoire tourne rapidement en rond, usant de quelques blagues poussives comme la phobie d’Annie pour les camions ou la nouvelle nage inventée par Bernard.

Sous-écrit et parfaitement dispensable, Venise n’est pas en Italie tombe dans les travers de la comédie patraque et déballe une morale bien terne : on ne choisit pas sa famille mais tant qu’elle nous aime, c’est le principal. Un long voyage d’une infinie platitude. Rien à sauver, à quelques détails près, pour une oeuvre qui frise le ridicule, tout comme ses personnages. Après L'Etudiante et Monsieur Henri (2015), qui emportait Claude Brasseur (et Guillaume de Tonquedec, Noémie Schmidt ou encore Frédérique Bel), Ivan Calbérac propose un nouveau casting sympathique, comme pour faire passer la pilule. Ici, Helie Thonnat et Eugène Marcuse se révèlent d’ailleurs plutôt bons. Mais Venise n’est pas en Italie restera très dispensable dans ses grandes lignes.

En bref !

Venise n’est pas en Italie peine à faire rire, voire sourire. Un film qui répète les travers du cinéma français populaire, avec ses innombrables poncifs et caricatures.



27.05.2019

1.5

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Commentaires

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Eric2017

il y a 5 ans

Poelvoorde fait toujours du Poelvoorde, mais j'avoue que dans ce film c'était bien de le faire. Une comédie très agréable avec quelques moments où je me suis dit non il ne va pas le faire, il ne va pas le dire... et oui Poelvoorde le dit le fait et se sont des moments de rire et parfois même de gêne... Bref une comédie que je craignais être lourde et finalement s'avère être très agréable et légère. Un très bon moment de détente. (G-05.06.19)Voir plus


CineFiliK

il y a 5 ans

“La famille Boulet”

Emile, 15 ans, tombe sous le charme de sa camarade Pauline, harpiste et fille d’un chef d’orchestre renommé. Elle l’invite à la rejoindre pour un concert qu’elle donnera à Venise. Un rêve pour ce jeune garçon mal dans sa peau qui devient cauchemar quand ses parents décident de l’accompagner.

Les Chamodot n’ont que peu de moyens et pas beaucoup de chance. Ils vivotent serrés dans une caravane en attendant un permis de construire qui ne vient pas. Leur travail rime avec galère et à l’école, ce n’est pas la joie. Et pourtant, rien n’est impossible pour cette famille formidable et généreuse. Car ils s’aiment, pas toujours très bien, mais beaucoup.

Le réalisateur raconte son histoire et ses parents terribles, avec tendresse, sincérité et… grande naïveté. Entre la romance et la honte adolescentes, rien ne convainc. Parmi des personnages peu inspirés et mal écrits, seul Benoît Poelvoorde se distingue par un certain naturel. Quant à la lutte des classes en quête de bonheur, elle se noie dans une misérable caricature. Et cette musique doucereuse qui incite grossièrement à l’émotion. Trop longue est la route jusqu’à la lagune, dont la seule poésie reste ici le titre.

4.5/10Voir plus

Dernière modification il y a 5 ans


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