De Gaulle France 2020 – 108min.
Critique du film
L’inflexion du général de Gaulle
Sous la loupe de Gabriel Le Bomin, Charles de Gaulle revit sous les traits de Lambert Wilson. Le militaire résistant devenu figure incontournable pour le peuple français, dans un contexte militaire et politique, mais également intime.
Son caractère en a fait une légende de la République. Né un 22 novembre 1890, Charles de Gaulle a rejeté l’armistice demandé par Pétain à l’Allemagne nazie. Son courage est la pierre angulaire du biopic qui lui est consacré. Alors que la panique gagne la France, de Gaulle refuse de déclarer la défaite. Il incarne à lui seul la Résistance, loin de sa patrie, sur les ondes de la BBC à Londres. Le général de Gaulle se battant pour sa patrie, sa femme Yvonne (Isabelle Carré) se retrouve engluée dans une aventure périlleuse, loin de son mari, prenant le risque d’entraîner ses enfants vers la mort.
Du haut de son mètre 96, Charles de Gaulle a fait valoir sa taille et sa voix. Pour le camper, Lambert Wilson prête ses traits à un homme qui transpire la victoire, le refus de perdre. Même si la défaite est proche, la victoire reste toujours à portée. Soutenu par une femme dévouée - même à des milliers de kilomètres -, Charles de Gaulle a marqué de son empreinte la Seconde Guerre mondiale, par sa résistance sous les ordres du gouvernement Reynaud (Olivier Gourmet). Gabriel Le Bomin retrace la vie d’un meneur d’hommes, en s’attardant sur une petite partie de sa vie. Face à l’effondrement politique et militaire de la France des années 40, le portrait brossé par Le Bomin suit le général aux prises avec sa hiérarchie, mais surtout avec sa vie personnelle et intime.
Sa fille trisomique, Anne de Gaulle (Clémence Hittin), est un angle largement exploré par le film, pour évoquer une fracture émotionnelle enfouie, pour ce militaire d’exception. La peur de déserter, d’abandonner tout le monde par peur, voilà une parcelle longuement effleurée et approfondie. Les mots comme seuls armes restantes, comme pour laver l’affront, de Gaulle est un homme souvent au rupteur, campé avec poigne par Lambert Wilson. Une partition bien exécutée, rappelant la mise en scène élégante des Britanniques pour ce genre à la sauce Les heures sombres.
Le venin de De Gaulle réside dans ces discours, ces entretiens électriques avec Reynaud, Pétain (Philippe Laudenbach) ou encore Churchill (Tim Hudson); ces mots bourrés d’envie, ces mêmes mots qui vaincront les nazis. La France déclinante, prête à reconnaître sa défaite, démontre une opposition par le biais d’un homme. C’est en ça que le métrage offre une vision, à travers un pays chancelant, au milieu des corps empilés et décharnés par la guerre. Un pays à feu et à sang, pour porter un homme empruntant, à des milliers de kilomètres, le seul chemin possible: la résistance. En bref!
Dans les coulisses, dans les appartements du général de Gaulle, dans sa sphère intime, au contact de sa fille trisomique. Un homme qui n’aime pas la défaite, qui oppose résistance avec véhémence. Lambert Wilson campe un Charles de Gaulle tout en rupture.
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Commentaires
“Charge héroïque”
Mai 1940. L’armée française est en déroute. Faut-il continuer le combat ou pactiser avec l’ennemi ? De Gaulle lui refuse de capituler.
Le film débute par une scène de lit. Dans les draps clairs, le grand Charles serre affectueusement sa fidèle Yvonne. Puis, il étreint de ses larges bras Anne, sa fillette handicapée. Avant de revêtir l’uniforme, de Gaulle est dépeint comme un homme tendre, époux et père aimant. Cette approche intimiste a de quoi étonner, tant la figure héroïque qui a forgé l’histoire est celle retenue aujourd’hui.
La suite, beaucoup plus conventionnelle, égrène de manière chronologique les quelques jours qui précèdent l’appel du 18 Juin, discours qui fit de ce général inconnu exilé à Londres, un mythe en devenir. Le montage parallèle entre la résistance du personnage et la fuite en avant de sa famille tourne alors au mélodrame classique, ampoulé par une musique envahissante. Malgré un Lambert Wilson sobre qui a su éviter le plus souvent l’imitation, le film bien didactique perd au fur et à mesure de sa saveur pour ne laisser qu’un arrière-goût de poussière.
5.5/10… Voir plus
Dernière modification il y a 4 ans
Lambert Wilson est très ressemblant. Je pensais allé voir un film sur ce qui a entouré l'appel du 18 juin. Certes tout au long du film De Gaulle refuse la "capitulation" mais au cinéma cet APPEL ne passe pas avec la ferveur de ce que cette mobilisation a dû être. On voit De Gaulle très proche de sa famille et c'est un côté de sa personne que je ne connaissais pas du tout. Un bon film mais un peu ennuyeux. (G-08.03.20)… Voir plus
Dernière modification il y a 4 ans
Déçue, ce film historique est loin d’être à la hauteur des « heures sombres ».On s’y ennuie un peu.
Ni La.mbert Wilson , ni Isabelle. Carré, pourtant formidable actrice, n’arrivent à donner de l’épaisseur et de de la réalité aux personnages et aux évènements.
Dommage, on espère juste que le côté humain, amoureux et paternel du Général soit authentique..
L’appel du 18 juin est même désacralisé et ne parvient pas à nous donner le frisson....… Voir plus
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