My Salinger Year Canada, Irlande 2020 – 101min.

Critique du film

My Salinger Year

Théo Metais
Critique du film: Théo Metais

Film d'ouverture au festival de Berlin en 2020.

L’histoire de Joanna (Margaret Qualley), jeune diplômée qui accepte un emploi de dactylo à New-York pour l'agente littéraire (Sigourney Weaver) du célèbre écrivain J.D. Salinger. Aspirante écrivaine, elle quitte les contrées prometteuses de Berkeley pour poursuivre le rêve que son recueil de poésies lui inspire. Une vie de bohème pour contrer la routine d’une belle éducation universitaire; sac sur le dos, et après avoir déballé en long et en large Sunset Boulveard pour Quentin Tarantino dans Once Upon a Time in Hollywood, l’excellente Margaret Qualley interprète cette jeune écrivaine dans une fable d’un genre coming-of-age dans le cercle littéraire new-yorkais des années 90.

Nostalgique, enchanté et inspiré de la vie et du roman de la véritable Joanna Rakoff, My Salinger Year, long-métrage du canadien Philippe Falardeau, a ouvert cette année le festival berlinois avec douceur. Sigourney Weaver, figure de proue d’une époque en proie à disparaître, grande prêtresse de l’anti-digital, s’illustre dans le portrait touchant de Margaret, une agente littéraire de renom d'un genre «Le Diable s'habille en Prada». Sur les murs de son agence se croisent les noms de Fitzgerald, Agatha Christie, et J. D. Salinger, figure mystique, son portrait comme une icône religieuse; celui que l'on attend, que l'on entend relève du théâtre de l'absurde. Son agence drapée dans le costume des années 50 et Joanna tentera d’y trouver sa place, cloitrée à la retranscritpion et à la lecture du courrier des fans de l'écrivain.

Porté par la lumineuse photographie de Sara Mishara, «My Salinger Year» parle d’émancipation, des rêves, de littérature évidemment, comme une lettre d’amour rendue aux fans de Salinger, et pose l'insoluble question de la modernité et ses garants. La progression du duo Sigourney Weaver et Margaret Qualley, est d’une harmonie évidente en plus de la gourmandise cinéphile. Aux sons des cafés littéraires, de la dyctalographie d'un temps (pas si) lointain et des rêves littéraires, le cercle littéraire new-yorkais des années 90 s’est dégusté en ouverture comme une madeleine, légère, rafraîchissante, attendrissante.

04.12.2020

3.5

Votre note

Commentaires

Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.

Login & Enregistrement

Autres critiques de films

Gladiator II

Red One

Venom: The Last Dance

Le Robot Sauvage