Le Tourbillon de la vie France 2022 – 121min.
Critique du film
Julia en trop de chapitres
Avec des si, on mettrait Paris en bouteille, dit-on. Un adage que Julia, 80 ans, doit connaitre sur le bout des doigts puisqu’elle commence à explorer sa vie, à l’aune de tous les changements mineurs, mais aux conséquences potentiellement cataclysmiques qui auraient pu la jalonner.
«Et si j’avais oublié mon passeport ? Si j’avais pris le guidon du scooter, ce soir-là, au lieu de le laisser à mon mari ? Et si je n’avais, tout simplement, jamais croisé la route de cette personne ?», voilà le genre de questions qui trottent dans la tête de Julia, 80 ans, en 2052. Car si elle se rappelle la chute du mur de Berlin comme si c’était hier, ainsi que le brillant avenir de pianiste auquel elle était promise à ce moment-là, de tout petits riens auraient complètement pu changer le cours de sa destinée.
Olivier Treiner, césarisé précocement pour son court-métrage «L’Accordeur» (2011), nous revient en tant que réalisateur plus de onze ans après cette récompense. Pour son premier long-métrage, il parvient à réunir un casting qui est à coup sûr le gros point fort de son «Tourbillon de la vie» : Lou de Laâge d’abord, qui est de presque toutes les scènes dans son incarnation de Julia, mais aussi Raphaël Personnaz, Isabelle Carré, Gregory Gadebois ou encore Denis Podalydès. Malheureusement, hormis la première, les acteurs n’ont pas grand-chose à offrir, et pour cause. Suivant en parallèle les différentes versions possibles de Julia, au gré des modifications minimes qui auraient pu changer le cours de sa vie, il ne reste que très peu de place pour les autres intervenants : les expositions sont donc artificielles et bâclées, afin de donner un semblant de chair à des personnages qui souffrent d’une caractérisation constamment trop clichée.
Et c’est peut-être le gros problème du Tourbillon de la vie : si l’idée des réalités parallèles s’inspirant de la vertigineuse théorie du chaos, souvent illustrée par l’effet papillon, est la promesse d’un film original, Treiner ne parvient pourtant pas à tenir son concept jusqu’au bout. Ce qu’il cède à cette singularité, il le retire à son scénario qui reste constamment en surface et n’explore jamais les thèmes qu’il touche (divorce, tromperie, deuil…), ainsi qu’à une mise-en-scène qui demeurera définitivement plate. Bien trop peu d’accroches donc pour pouvoir s’attacher aux personnages et ressentir de l’émotion, face à ce film qui, de plus, s’étend beaucoup trop en longueur. «Le Tourbillon de la vie» reste donc un long-métrage en demi-teinte, audacieux dans ce qu’il promettait, mais qui peine à prendre son ampleur tout en restant lisible. La présence de son solide casting tient tout de même la barre, et nul doute qu’il saura plaire aux adeptes de romances mélodramatiques.
Votre note
Commentaires
j’ai adoré ce film, le scénario, le jeux d’acteurs, les plans. 4 films en 1 en un tourbillon d’émotions et de vécus. Un film très original et
poignant. Dense et intelligent.
Quel magnifique film sur les hasards de la vie. Le destin de cette pianiste avec quatre variantes est totalement réussi. Compliquer à réaliser, j'imagine que le montage a été très difficile pour que le spectateur puisse comprendre et se laisser emporter par le scénario. À mon goût mission réussie. Lou de Laâge est absolument géniale et sa voix y est également pour quelque chose. Raphaël Personnaz m'a fait penser à Jean-Pierre Léaud et Gadebois c'est toujours un plaisir de le voir tant son talent est grand. Un film que je vais aller revoir. (G-21.12.22)… Voir plus
oui lou delage est fantastique et effectivement elle possède une voix magnifique
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