Rimini Autriche, France, Allemagne 2022 – 114min.
Critique du film
L’Elvis de Rimini
À Rimini, Ritchie Bravo, chanteur autrichien, ne se produit plus que devant un public de seniors.
D’une brumeuse région autrichienne jusqu'à une côte adriatique tout aussi désolée, le cinéaste Ulrich Seidl suit le parcours d’un crooner usé. En costume à paillettes, il se produit devant de rares vacanciers ou offre ses services comme gigolo à des touristes entre deux âges. Un jour, alors que l'argent manque toujours, sa fille Tessa, devenue adulte, se présente et réclame une partie de la pension alimentaire non versée. Magistralement, le cinéaste capte l'ambiance hivernale de la station balnéaire italienne et rappelle notamment «Les Vitelloni» de Frederico Fellini. Réalisateur du triptyque «Paradis», Ulrich Seidl jette un regard désabusé sur ce qui, pour d'autre, peut apparaitre comme une destination de rêve.
Dans son rôle d'antihéros, Michael Thomas avance d'un pas lourd. Dans les couloirs délabrés des hôtels abandonnés, sur la plage vide, il impressionne par sa présence physique. L’acteur parvient à rendre la mélancolie et la vulnérabilité de son personnage, lesquelles se cachent derrière sa façade imposante et son manteau de fourrure. Bien sûr, il ne pourrait s'agir d'un film d’Ulrich Seidl sans cette légère impression de gêne, malaisante face à l’intimité de ses personnages. Quelques scènes de sexe en moins et un regard plus intense sur le personnage principal auraient certainement rendu Rimini encore plus impressionnant.
Berlinale 2022
(Texte original en allemand)
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