Radical Mexique, Etats-Unis 2023 – 127min.
Critique du film
Un combat qui semblait perdu d’avance
Surtout habitué au format télévisuel, le réalisateur Christopher Zalla revient sur grand écran 17 ans après son précédent long métrage «Padre Nuestro». «Radical» est une œuvre inspirante portée par l’idéalisme de son personnage.
Petite ville mexicaine située non loin de la frontière américaine, Matamores rassemble le pire de ce que le Mexique peut offrir: trafic de drogues, violence armée, petite délinquance. Ici, les diplômes scolaires, aux résultats manipulés, ne peuvent aider les enfants des écoles à sortir de leur condition sociale. Il est assez inhabituel pour un nouvel enseignant de s’y faire muter.
C’est pourtant le cas de Sergio (Eugenio Derbez). Idéaliste, il aimerait pouvoir offrir de véritables perspectives d'avenir aux jeunes gens du coin. Pour cela, il est prêt à s’opposer au statu quo et à ses collègues, depuis bien longtemps résignés à la situation. Contre toute attente, sa méthode éducative semble fonctionner.
Sans trop forcer sur le sentimentalisme, «Radical» raconte l’histoire de cet enseignant prêt à tout pour aider ses élèves à devenir des génies. Cette méthode, c’est celle du véritable Sergio Juarez Correa, dont l’histoire a inspiré le film. Et après son rôle de professeur de chant dans «CODA», le remake américain de «La Famille Bélier», l’acteur mexicain Eugenio Derbez enfile ici le costume de personnage principal pour jouer une nouvelle fois les éducateurs.
Si le dernier tiers possède son lot de petites longueurs qui auraient pourtant pu être facilement évitées, «Radical» reste un long métrage particulièrement conciliant, qui réussit à traiter avec justesse de valeurs universelles comme le droit à l'éducation, la responsabilité et la cohésion. Reste à espérer que Christopher Zalla n’attendra pas une nouvelle fois 17 ans pour présenter son prochain projet sur les écrans.
(Adapté de l'allemand)
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Commentaires
“El professor”
L’école José Urbina López de Matamoros, ville frontalière du Texas, a la réputation d’être l’une des plus misérables du Mexique. En cette rentrée, Sergio, remplaçant atypique, embarque avec ses méthodes non académiques.
Ils vivent à côté d’une décharge, sur une plage aux mains des cartels, ou sont déjà responsables de leurs parents, petits frères et sœurettes. Sur leur chemin, malgré les contrôles de police réguliers, il faut parfois enjamber les corps dissimulés sous un drap blanc. Dans l’établissement, une salle informatique sans ordinateurs et une bibliothèque aux rayons vides. Quelle surprise de trouver en classe, un capitaine, oh capitaine, capable de faire flotter ce navire naufragé et de redonner confiance à ce cercle des enfants perdus.
La tendance cinématographique de ces derniers temps était de noircir le tableau de l’enseignement. Un métier sérieux, La salle des profs ou Pas de vagues n’encourageaient guère les vocations. Radical rappelle qu’avec un peu de volonté entre ces murs et quelques idées innovantes, le meilleur reste toujours possible. Basé sur une histoire vraie, le récit ne parvient pas à éviter le polissage ambiant, quitte à perdre en crédibilité. Les élèves semblent trop obéissants, quant au directeur, aimable bibendum, c’est un clown qui s’ignore à peine. Aussi naïf qu’il puisse paraître, le message porté n’en est pas moins rassurant et laisse quelque espoir à tout un pan de l’Éducation nationale.
(6.5/10)
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Très bon film qui raconte la détermination poignante d'un enseignant idéaliste à aller à contre-courant dans une ville frontalière misérable, oubliée de tous. Il va tout faire pour apprendre à ses élèves pré-adolescents à réfléchir par eux mêmes pour s'en sortir, en dépit de leur réalité qui, par moments, tourne au drame. Film inspirant et émouvant qui ne manque pas d'humour et qui ne tombe jamais dans le sentimentalisme ni la démagogie bien pensante.
4/5… Voir plus
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