Second tour France 2023 – 97min.

Critique du film

La course à la présidentielle d’Albert Dupontel

Critique du film: Maxime Maynard

Après «Adieu les cons» en 2020, Albert Dupontel présente une nouvelle comédie dramatique au parfum politique. Alors, «Second tour» peut-il gagner la majorité des voix du public ? On décrypte.

Journaliste politique tombé en disgrâce, Mademoiselle Pove (Cécile de France) couvre le foot, accompagnée de son cameraman Gus (Nicolas Marié). Suite à l’absence de plusieurs collègues, le duo se retrouve à suivre l’entre-deux tour d’une course à la présidentielle jusqu’alors sans histoire, mais qui va se révéler plus dangereuse que prévu.

Depuis ses débuts devant la caméra dans «Encore» de Paul Vecchiali en 1988, puis derrière, avec «Bernie» en 1996, Albert Dupontel est devenu une figure emblématique du cinéma francophone. Une affinité auprès du grand public prouvée en 2020. En pleine pandémie, «Adieu les cons» avait réussi à attirer 2 millions de spectatrices et spectateurs dans les salles françaises et repartait six fois lauréat de la 46e cérémonie de César.

Trois ans plus tard, l’acteur-réalisateur-scénariste se met en scène dans «Second tour» en candidat à la présidentielle. Son inspiration pour ce nouveau projet ? Un documentaire Netflix sur le prétendant à l’élection américaine de 1968, Bobbie Kennedy, assassiné le cinq juin de cette même année. Une origine historique et tragique qui infuse à cette comédie dramatique des arômes de thriller politique. Et bientôt les complots troublent la course.

Pour mener l’enquête, la journaliste mademoiselle Pove et son cameraman Gus sont prêts à tout. Le duo est délicieux, les performances admirables. Cécile de France, toujours aussi solaire, rayonne à l’écran et apporte une agréable fraîcheur à un personnage au langage particulièrement fleuri. Nicolas Marié, habitué des films de Dupontel, nous arrache de nombreux rires grâce à son superbe talent comique, manié avec un savoir-faire évident. Rythmés par de savoureux dialogues, leurs échanges deviennent le point fort du long-métrage.

Mais si la première partie du film, portée par une aura kitsch assumée, reste particulièrement distrayante, l’œuvre finit par se perdre dans des rebondissements, certes surprenants, mais plus à leurs places dans des programmes télévisuels du genre soap opera. Et, bien rapidement, ces choix scénaristiques laissent entrevoir la suite des événements. Julien Poupard, le directeur de la photographie, rythme l’image d’un style aérien et tournoyant.

Le résultat, souvent plaisant, finit pourtant par alourdir une certaine volonté, plutôt poussive, de poésie, qui cherche à accompagner les efforts lyriques d’Albert Dupontel. Si le talent de l’artiste est évident, et son projet plein de potentiel, «Second tour» ne réussit pas pleinement à remplir ses promesses. Malgré tout, quelques bonnes trouvailles et le superbe duo de tête promettent de passer un moment plaisant.

31.10.2023

3

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Commentaires

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CineFiliK

il y a 1 an

“En même temps”

Pierre-Henry Mercier, poulain surprise de la droite républicaine, semble bien parti pour remporter une élection présidentielle qui ne déchaîne guère les passions. Mais quand une explosion de gaz emporte sa voiture, l’intérêt des médias et du public se réveille. Humant que cet homme qu’elle n’aime pas dissimule quelque chose de louche, la journaliste Mlle Pove mène l’enquête sur cet « accident ».

Le candidat Dupontel rentre en campagne avec pour slogan : « Le seul moyen de renverser le système, c’est d’y appartenir. » De quoi présager un coup de pied bien placé dans les partis politiques tricolores. Las, devant et derrière la caméra, l’insoumis qui avait su si bien dire adieu aux cons ne semble plus y croire et se contente d’une fantaisie confuse au discours lénifiant. Dans des couleurs saturées rappelant celles d’Amélie Poulain, ses images s’enlaidissent sous des effets d’un autre âge. L’humour foot de Nicolas Marié déridera surtout les supporters et le mordant espéré n’est qu’un triste sourire. Seule Cécile, la Belge de France, anime un tant soit peu la tribune dans son rôle de Tintin reporter. Dans l’ombre des Grolandais, d’Anne Fontaine et de Bernadette, le cousin Albert peine à briller sous les projecteurs.

(5.5/10)Voir plus

Dernière modification il y a 1 an


TOSCANE

il y a 1 an

Agréablement surprise, ce film m’a beaucoup intéressée et surtout touchée par une partie de l’histoire, celle qui n’a rien à voir avec la politique. Un très bon film. d


Eric2017

il y a 1 an

Dupontel l'a dit : Si vous vous absentez durant le film vous ne comprendrez plus rien... Pour l'avoir vu une deuxième fois, je confirme que c'est un tout grand film de Dupontel si l'on aime son cinéma. Je mets en avant la phrase du début du film : La seule manière de renverser le système c'est d'en faire partie... À voir si l'on aime son cinéma. (F-31.10.23)Voir plus

Dernière modification il y a 1 an


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