Dans son nouveau film «The Breaking Ice», le réalisateur Anthony Chen explore les frontières sociales et internationales chinoises, dans des paysages hivernaux d'une beauté mélancolique.

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Li Haofeng (Haoran Liu) se rend à Yanji, ville frontalière entre la Chine et la Corée du Nord, pour un mariage. Lors d'une excursion, il fait la connaissance de Nana (Dongyu Zhou), qui initie les touristes à la culture coréenne. Il décide spontanément de reporter son retour à Shanghai. Accompagné de la jeune femme et de Han Xiao (Chuxiao Qu), une connaissance, il profite au jour le jour du temps passé ensemble.

Après «Ilo Ilo», «The Breaking Ice» est le deuxième long métrage d’Anthony Chen à bénéficier d'une sortie dans les salles helvétiques. Une nouvelle fois, le cinéaste singapourien pointe sa caméra sur le quotidien des métropoles et le développement des relations sociales interculturelles. Cette fois-ci, il transpose son récit en Chine, dans la ville de Yanji, à la frontière avec la Corée du Nord.

Plus ou moins subtilement, cette frontière est régulièrement mise en scène. Avec elle, c'est leur relation même entre les deux pays qui est illustrée, à travers des clôtures composées de panneaux d’avertissement, des paysages sauvages interdits et des histoires de fuite de personnes nord-coréennes souvent mentionnées. Mais bien que le cinéaste mette en scène le quotidien de cette région, il n’en fait pour autant pas le point central de son histoire.

Composé d’une intrigue relativement réduite, «The Breaking Ice» développe son récit avec sobriété, calme et retenue. Une ambiance apaisante qui ne manque tout de même pas de certaines longueurs. Devant son écran, le public se sent doucement envahi par un sentiment de détente et de paix intérieure. Et dans l’atmosphère spontanée et entrainante propre à la jeunesse, le long métrage partage la douce oisiveté du quotidien de ces protagonistes.

Petit à petit, la relation entre les personnages, complexe et passionnante à observer, éclos. Chacun d’entre eux possède assez de personnalité et de profondeur pour intriguer. Dans ce triangle amoureux, la connexion entre les deux jeunes hommes, attirés par la même femme, est particulièrement rafraîchissante. Loin des clichés de rivalités agressives, ils se soutiennent l’un l’autre et développent une amitié tendre et sincère. Une belle et inhabituelle représentation de la masculinité et d’affection sur fond de paysages hivernaux mélancoliques et emprunts de liberté. Rarement, l'hiver aura été mis en scène de manière aussi séduisante !

(Adapté de l'allemand)