Wahou ! France 2023 – 90min.

Critique du film

Quatre murs et un toit

Critique du film: Maxime Maynard

Deux ans après «Les 2 Alfred», Bruno Podalydès, scénariste-réalisateur-acteur, revient avec une nouvelle comédie sans prétention et efficace.

«Wahou !», c’est le nom de l’agence immobilière de la région parisienne dans laquelle travaillent Oracio (Bruno Podalydès) et Catherine (Karin Viard). Accompagné.es de leur stagiaire Jim (Un Victore Lefebvre bien sympathique), ils proposent de découvrir deux biens et espèrent titiller l’attention d’acheteurs potentiels. Un groupe d’ami.e.s musicien.ne.s, deux frères, un jeune couple ou encore une femme et sa mère malade : les visites s’enchaînent et ne se ressemblent pas.

Une chose est sûre : travailler dans l’urgence réussit merveilleusement bien à Bruno Podalydès. Si un récit immobilier flottait depuis quelque temps dans son esprit, la mise en route du projet débuta sur les chapeaux de roues, suite au report d’un tournage précédent. Résultat, une écriture rapide - le scénario a été bouclé en un mois - sans superflu scénaristique, mais imprégnée d’empathie et de naturel. Construit sous forme de film à sketchs, le long-métrage laisse de côté une histoire typiquement linéaire, préférant rentrer, le temps d’une visite, dans l’intimité de ses personnages.

Si certains d’entre eux s’extasient, d’autres s’irritent. D’autre encore, à la façon de Dennis Podalydès, ne pipent mots. Pour incarner ces acheteurs potentiels en quête d’un petit coin de paradis, Bruno Podalydès s’entoure de quelques un.e.s de ses actrices et acteurs fétiches - Isabelle Candelier ou Patrick Ligardes - et accueille de nouveaux venus - Eddy Mitchell et Roschdy Zem. Au côté de Bruno Podalydès sur le devant de l’affiche, Karin Viard fait preuve, comme à son habitude, d’une admirable versatilité. Tantôt imperturbable, tantôt douce, tantôt grinçante, elle reflète avec brio les humeurs flottantes de son personnage.

Pour accompagner les visites, les mélodies de Bach et Schubert côtoient les bons sons rap de l’artiste Hugo TSR. La bande-originale contrastée se fait le miroir de l’opposition des deux décors du film : une grandiose maison du XXe siècle et un appartement fraîchement construit. Et dans ces lieux où l’imagination règne, la distribution s’en donne à cœur joie, pour notre grand plaisir, et offre, avec légèreté, des instants burlesques, mais terriblement réels - toute personne au contact avec la clientèle pourra le confirmer.

07.06.2023

4

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Commentaires

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CineFiliK

il y a 1 an

“Maison à vendre”

L’effet « Wahou ! » c’est ce qu’attend l’agence immobilière du même nom de ses clientes et clients lors des visites de logements à vendre qu’elle organise.

La maison possède certes du cachet, mais également des vices cachés, comme cette absence de balustrade ou cette ligne de train qui secoue l’ensemble tous les quarts d’heure. Oracio et Catherine tentent de faire bonne figure face à divers acheteurs exigeants : une troupe de musiciens en rupture, un couple sous pression paternelle, un autre fusionnel, un troisième en crise, des promoteurs sans scrupules, une infirmière dépressive… Et, comble des difficultés, des propriétaires bougons qui rechignent à vendre.

Les sketchs inégaux selon les profils invités s’enchaînent. On imaginait un Stéphane Plaza satirique, plus déjanté encore qu’à la télévision. Même si le clin d’œil de la double vasque, symbole ici de l’union conjugale ou au contraire rappel cruel de la solitude, semble s’adresser à l’animateur de M6, le film choisit une autre musique. Des airs de piano accompagnent une mélancolie ambiante quand la caméra s’arrête sur les fissures que le temps opère sur les âmes et biens d’exception. Céder la maison dans laquelle on a vécu ses plus belles années s’apparente à une petite mort. Il faut affronter le deuil, même chez les agents, caractérisés paraît-il par un sentiment d’abandon. La poésie de Bruno Podalydès se révèle plus tristoune qu’à son habitude, comme si, à l’image du personnage, le réalisateur lassé avait cessé de croire à la joie de vivre ensemble.

(6/10)Voir plus

Dernière modification il y a 1 an


Eric2017

il y a 1 an

Aïe-aïe !!!! En toute franchise je me suis totalement ennuyé. Dans ce film il n'y a rien à retenir, même pas les retrouvailles avec Sabine Azéma. Ce film n'a aucun intérêt et c'est presque un soulagement lorsque le générique de fin arrive. Je suis resté en salle me disant que quelque chose allait se passer. Déception totale, il ne se passe rien et les dialogues sont inintéressants. Pourtant Podalydès-Azema-Mitchell-Viard etc.. il y avait de quoi faire. (G-09.06.23)Voir plus


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