En solo ou accompagné de Géraldine Nakache, le cinéaste Hervé Mimran a imposé son style sur le cinéma francophone avec des longs métrages comme «Tous ce qui brille» ou «Un homme pressé». Il revient aujourd’hui avec «À l’ancienne» une comédie au potentiel inexploité par une histoire en manque de substance.

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Jean-Jean (Didier Bourdon) et Henri (Gérard Darmon), deux amis, vivent sur une petite île bretonne quasiment coupée du continent. S’ils profitent d’une vie tranquille, au rythme des parties de pêches, chacun fantasme sur les possibilités qu’un peu d’argent apporterait: Jean-Jean voudrait bien offrir une jolie pierre tombale à son épouse partie trop tôt, alors qu’Henri et sa femme Nadège (Chantal Lauby) rêvent de tout quitter pour l’Italie. Un jour, la chance semble leur sourire: un habitant de l’île a gagné le gros lot au loto. Jusqu’où seront-ils prêts à aller pour un peu d’argent?

De «La Grande Vadrouille» à «Astérix & Obélix - Cléopatre», l’Hexagone a su nous offrir quelques-unes des comédies les plus légendaires de l’histoire du cinéma. «À l’ancienne», n’est malheureusement pas l’une d’entre elles. Produit et mis en route par Hugo Gélin («Demain tout commence», «Comme des frères») et Igor Gotesman («Five»), le projet, inspiré du premier film de Kirk Johns, «Vielle Canaille» de 1998, avait pourtant tout pour devenir le nouveau succès du box office francophone.

Tourné sur la presqu’île de Crozon, le long métrage d’Hervé Mimran sait mettre en valeur les magnifiques paysages bretons. Au son de la joyeuse musique de Guillaume Ferran, la photographie de Fabien Faure transmet ainsi une énergie vibrante à cette nature grandiose et hypnotique. Sur ces terres, nous retrouvons quelques-uns des grands noms du cinéma français.

Didier bourdon, ici en breton jusqu’au bout de la boucle d’oreille, nous a souvent habitué à surjouer à outrance les caricatures régionales, et si le personnage de Jean-Jean n’omet pas son lot de stéréotypes, il parvient, tout de même, à doucement devenir touchant. Pour la première fois à l’écran au côté de l’ancien Inconnu, Gérard Darmon parvient à illustrer facilement l’irascibilité de son personnage. Malheureusement, la relation des personnages reste trop superficiellement illustrée pour faire croire à l’amitié fusionnelle que les deux hommes sont censés partager.

Inspiré du long métrage irlando-britannique «Vieilles Canailles» de 1998, «À l’ancienne» se veut dans la continuité d’un certain comique politiquement incorrect typique de l’autre côté de la Manche. Mais n’est pas Monthy Python qui veut, et les quelques instants pince-sans-rire, où l’humour sombre laisse entrevoir tout le potentiel du récit, sont rapidement contrecarrés par une ambiance franchouillarde incongrue.