La Petite Vadrouille France 2024 – 95min.
Critique du film
Petites arnaques sur les canaux
Un riche patron, une promenade en barque et une mission particulière: pour sa nouvelle réalisation, Bruno Podalydès signe une comédie drôle, légère et empreinte d’humanisme.
Employée appréciée, Justine se voit chargée d’une tâche peu ordinaire: afin de séduire la femme de ses rêves, Franck, son patron, lui demande d’organiser un weekend romantique. Budget: 14 briques, «et gardez un petit quelque chose au passage», lui lance-t-il. Cette somme est une aubaine, dont il faut garder au moins la moitié, estime son mari Albin, rapidement embarqué dans la manigance. Avec la complicité de leurs amis, commence alors une croisière de toc déguisée en luxe: il s’agit de faire croire à Franck qu’il a affaire à un service premium, sans qu’il ne se doute de rien.
Un homme pilote un pédalo, déguisé maladroitement en sac-poubelle. Un gardien de musée expose ses propres tableaux, gribouillages qu’il fait passer pour des chefs-d’œuvre. À la campagne, le personnel de service d’un «café chanté» a pour mot d’ordre de ne communiquer avec la clientèle qu’en chantant. Les premières minutes du film, alignement de cocasseries, font souffler un vent de gaîté sur une galerie de personnages tous un peu fauchés, escrocs, mais pas trop, chacun luttant, à sa façon, pour une existence meilleure.
Or, même au royaume des amis, tout le monde arnaque un peu l’autre. Le récit, dicté par le rythme de la croisière sur les canaux – 9 nœuds par heure au maximum, nous apprend le faux capitaine, déroule tranquillement ses anecdotes au fil de l’eau. Tentant à tout prix de sauver la face, la fine équipe doit rivaliser d’imagination: pas question que la péniche croise deux fois le même éclusier, ou que la piquette, classée «grand cru», ne soit pas servie sans les formes qui conviennent. Entre sketches et quiproquos, Justine a fort à faire: la femme idéale que Franck veut séduire, c’est elle. Or, son mari Albin, promu gentil organisateur pour l’occasion, veille jalousement sur son épouse.
L’attrait qu’a Bruno Podalydès pour les cours d’eau façonnait déjà l’histoire de «Comme un avion», film dans lequel un homme décide un jour de tout laisser derrière lui pour descendre une rivière en kayak. Faisant la part belle à la nature et aux flâneries qu’elle engendre, l’atmosphère de «La petite vadrouille» frôle la magie du «Déjeuner sur l’herbe» de Jean Renoir, s’aventurant parfois vers la bonhomie du comique poétique d’un Jacques Tati. Arrivé au bout du canal, l’équipage est doublé par un voilier. À sa barre, de jeunes idéalistes: cap est mis sur le large alors que les rejoint Ifus, mousse de pacotille qui quitte la péniche, enfin à sa place.
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Commentaires
“Et vogue la galère”
Justine est approchée par Franck, son patron. Afin de plaire à une femme, il lui confie 14 000 euros cash pour lui organiser un week-end romantique. Gênée, l’assistante finit par accepter son offre afin d’aider son entourage fauché comme les blés.
La première scène est éloquente. Au risque de finir dans un sac poubelle, Jocelyn doit de l’argent à Rosine, qui a une dette envers Sandra, qui n’a toujours pas remboursé Caramel, à qui Albin, le mari de Justine, réclame quelques billets prêtés. Et vogue la galère pour ces copains d’abord qui voient en Franck un beau pigeon à plumer. « J’ai l’impression de préparer un hold-up », confesse l’une des complices. Rien de méchant dans cette affaire ni de folie des grandeurs, le casse du siècle prenant les airs d’une navigation en Père Peinard sur le canal du Nivernais.
Égal à lui-même, Bruno Podalydès mise sur une lutte des classes plus naïve que renversante. Il se retrouve à nouveau les pieds dans l’eau, comme dans un avion, laissant l’effet « wahou » des paysages fluviaux opérer. Au moyen de QR codes invasifs, il s’essaie aux technologies modernes des deux Alfred, vite effacées par la vraie nature. Son petit théâtre est rempli d’amis qui jouent, trompent et se dupent avec le sourire. La croisière s’amuse et amuse un temps, imposant son éloge de la lenteur. Mais dans cette échappée belle, un petit coup d’accélérateur, comme insiste Franck, ne ferait pas de mal. Si le vent libertaire d’une jeunesse tente de souffler, il ne fait pas de vagues. La pénichette s’enlise avant de rentrer sagement au port. Fin du voyage, tout le monde s’incline comme sur une « Seine ».
(6/10)… Voir plus
Dernière modification il y a 4 mois
Un film vite oublié mais reposant, un peu désuet mais charmant. J’aime beaucoup Sandrine Kiberlain, dans ce film, un peu moins Daniel Auteuil. Les chansons, des années 80 peut être, m’ont beaucoup amusée et quelle idée que cette vieille chanson d’Alain Barrière …. Elle était si jolie. Un peu rétro tout de même …… Voir plus
Film plat sur tous les angles. Bruno Podalydès était déjà ennuyeux avec Wouhaaa, et les deux Alfred et il persiste et signe avec la petite vadrouille. Au début je me suis dit qu'il y allait avoir quelque chose. Malheureusement 97 minutes après il ne s'est rien passé. Le tout filmé au rythme du cour d'eau et en conclusion bof -bof. (G-10.06.24)… Voir plus
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